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Cultiver la qualité plutôt que la quantité

Laurent Piot devant ses cultures de Chrysanthèmes, cultivées en extérieur.
Laurent Piot devant ses cultures de Chrysanthèmes, cultivées en extérieur.

Laurent Piot a un parcours atypique. En parallèle de son entreprise de peinture, il est à la tête de la Ferme Horticole de Vraincourt qui propose des légumes et des fleurs en vente directe.

Laurent Piot est gérant d’une entreprise de peinture à Froncles. Ses parents lui ont transmis le goût du jardinage et l’envie de se nourrir avec des aliments de qualité. En 1997, il a l’idée de créer un magasin de jardinage dans un camion pour faire de la vente ambulante. « Ce sont surtout les anciens qui jardinent et puisqu’ils sont principalement dans les villages, on a décidé de venir à eux directement » explique Laurent.

Un développement progressif

Ainsi, « Le jardinier ambulant » réalise des tournées dans la vallée de la Blaise, à 30 km aux alentours, et propose des plants de fleurs et de légumes, du terreau, du désherbant… L’affaire marche bien et en 1999 une première serre est installée à proximité de l’entreprise de peinture, suivie par une deuxième, une troisième, puis un petit magasin.

Culture raisonnée

Laurent Piot a appris de nombreuses techniques auprès de Guy Maniglier, un maraicher d’Arc en Barrois qui, à l’époque, était un pionnier dans son domaine dans le département. « On fait de la culture raisonnée car on veut faire plaisir aux gens, qu’ils mangent de bons produits. J’essaye de mettre en place des techniques pour avoir les légumes les plus propres possibles. On fait des traitements préventifs, tant que les fruits ne sont pas formés, la plante a la capacité d’éliminer les produits naturellement. Le but est d’amener la plante en bonne santé dans sa vie débutante pour qu’elle aille plus facilement à terme. Les gens voient les traitements comme quelque chose de complètement néfaste, mais on peut arriver à mettre des systèmes au point pour les limiter» explique Laurent Piot.
« On se base sur des rotations de cultures, on plante en plusieurs étapes tout au long de l’année pour éviter les traitements. Aujourd’hui on n’utilise plus de désherbant sur la salade car on met des bâches en plastiques. En faisant des essais on arrive à trouver des techniques alternatives ».

Les légumes sont cultivés en pleine terre pour garder un maximum de goût. « Si on enlève la terre, on enlève le terroir, ça n’aura plus le même goût. On mise sur la qualité plutôt que la quantité » souligne le maraicher. Grâce à des produits de qualité et à un bon emplacement (le long de la nationale), les clients sont nombreux à venir faire leurs courses à la ferme horticole.

« On cueille et on vend »

La saison se termine peu à peu et malgré le temps pluvieux et les températures basses, l’année 2021 ne fut pas mauvaise pour la Ferme Horticole. Aujourd’hui l’entreprise emploie quatre salariés et regroupe 3 000 m² de fleurs et 5 000 m² de légumes sous serres, ainsi que plusieurs cultures en extérieur. L’équipe travaille sans interruption tout au long de l’année, hormis cinq semaines sur décembre et janvier. La totalité de la production est récoltée à la main et vendue directement aux clients. « Je préfère travailler en direct car c’est difficile de s’engager à l’avance en maraichage. C’est compliqué d’anticiper les volumes de production, surtout qu’il suffit d’une semaine de froid pour impacter les légumes » précise le maraicher. « Ce fonctionnement est facile, on cueille et on vend tout de suite, on n’a pas de stocks ».