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« Faire un usage intensif des énergies naturelles renouvelables »

Alexandre Dormoy, agriculteur bio, Pierre Pelletier, viticulteur en biodynamie, et Patricia Andriot, chargée du Projet alimentaire territorial du Pays de Langres.
Alexandre Dormoy, agriculteur bio, Pierre Pelletier, viticulteur en biodynamie, et Patricia Andriot, chargée du Projet alimentaire territorial du Pays de Langres.

Pour l’ouverture de la saison de l’Université populaire de Langres, Marc Dufumier, ingénieur agronome et professeur honoraire à AgroParisTech est intervenu sur le thème de « l’agroécologie pour une alimentation saine et durable ». Un sujet d’actualité face aux dérèglements climatiques alors que l’agriculture doit nourrir une population mondiale sans cesse croissante.

Répondre aux enjeux

1 milliard de personnes souffrent de malnutrition sur la planète, mais ce n’est pas à cause d’un manque de nourriture sur le marché mondial. En effet, pour subvenir aux besoins nutritionnels une production de 200 kg de céréales (ou équivalent) par habitant et par an est suffisante, pourtant elle est actuellement de 330 kg. En cause, essentiellement la pauvreté, qui empêche certaines catégories de population de se nourrir correctement.

S’inspirer de l’agroécologie

L’ingénieur agronome présente l’agroécologie comme « une source d’inspiration pour mettre en œuvre une forme alternative d’agriculture afin de répondre aux enjeux ». Face à l’urgence de la situation, il demande un changement radical, mais qui s’adapte aux conditions locales. « Il n’y a pas  de dogmes, il faut s’inspirer de l’agroécologie en fonction des situations présentes ».

Il considère que les agriculteurs ne doivent pas raisonner selon une production en particulier, mais à l’échelle d’un écosystème. Le but étant de créer un écosystème productif et durable pour les générations futures. Pour le mettre en œuvre, il prône « un usage intensif des ressources naturelles renouvelables ».

Cela commence par une couverture végétale la plus totale et permanente possible. « La spécialisation des terroirs devient très risquée face aux maladies, aux ravageurs et aux accidents climatiques alors que les associations de cultures apportent plus de résilience pour les rendements ». Le maintien de la fertilité des sols est également essentiel pour conserver le potentiel productif des écosystèmes et l’améliorer.

Alimentation locale

Après la conférence, une table ronde a abordé les transitions agricoles et l’alimentation locale. Après sa conversion en bio, Pierre Pelletier, viticulteur à Coiffyle-Haut, a adopté la biodynamie. « on se sert de ce support pour faire passer le message qu’il est possible de s’alimenter plus sainement. Si on veut que les choses changent, il faut se poser la question de ce qu’on s’engage à faire ».