
Une journée technique de l’Association Productions Végétales et Agronomie (APVA) a eu lieu le 23 novembre à la Maison de l’Agriculture. Plusieurs experts sont intervenus sur la fertilisation dont François Mulet, un spécialiste des vers de terre.
Les adhérents de l’APVA ont assisté a une journée riche en informations le 23 novembre, sur le thème : fertilité et fertilisation, maintenir le cap pour rester compétitif dans un contexte incertain.
Un panorama complet
En matinée, Justin De Rekenieire, technicien à Arvalis a abordé la biostimulation et les oligo-éléments sur les céréales et les protéagineux, ainsi que leurs effets nutritifs. Puis Bastien Remurier, technicien à Terres Inovia, a expliqué l’intérêt d’implanter des couverts végétaux avant les cultures de printemps et comment composer avec les contraintes réglementaires pour optimiser la fertilisation et améliorer la fertilité.
Nourrir le sol
L’après-midi se tenait une conférence de François Mulet, président de Ver de terre Production et expert du projet « Pour une Agriculture du Vivant ». Ce mouvement diffuse et développe des solutions agronomiques pour la régénération des sols en se reposant sur trois grands principes. Tout d’abord la couverture végétale des sols avec une maximisation de la photosynthèse et des couverts végétaux. Ensuite la limitation du travail du sol, c’est-à-dire une réduction, voire une suppression, en préparation comme à l’implantation. Le dernier principe est l’agroforesterie, source d’énergie et de biodiversité.
Fertilisation permanente
François Mulet s'est beaucoup appuyé sur les travaux de Marcel Bouché, un spécialiste mondialement reconnu des vers de terre et ancien chercheur à l’INRA. Les vers de terre représentent 70 % de la biomasse animale terrestre. Leur rôle est déterminant puisqu’ils pilotent toute la bonne microbiologie du sol. Ils se nourrissent de la matière organique et effectuent un pré-compostage du sol avec leurs excréments, faisant disparaître une grosse partie des maladies tout en secrétant des oligo-éléments. Ainsi, 70 % à 80 % de la nutrition de la plante est réalisé par son interaction avec les vers de terre. « Quand un ver de terre va chercher de la nourriture en surface, il sécrète du mucus sur les racines des plantes qui récupèrent de l’azote facilement assimilable. Cette fertilisation est réalisée en flux continu, car les parois des galeries sont imprégnées de mucus », précise François Mulet.