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Obtenir une meilleure rentabilité en système bio

Des agriculteurs ont apporté leurs témoignages : (de gauche à droite) Jean-Paul Kihm, Alexandre Dormoy, Philippe Collin, Jean-Michel Rabiet et Philippe Camus.
Des agriculteurs ont apporté leurs témoignages : (de gauche à droite) Jean-Paul Kihm, Alexandre Dormoy, Philippe Collin, Jean-Michel Rabiet et Philippe Camus.

La Chambre d’Agriculture a organisé une journée d’échanges sur la pérennisation des exploitations bio. Cinq agriculteurs sont venus témoigner sur des projets mis en place pour valoriser leurs productions.

Le 6 décembre, la Chambre d’Agriculture a tenu une journée d’informations dans ses locaux de Chaumont sur le thème : « comment agir pour pérenniser les systèmes biologiques en Haute-Marne ? ». Notre département compte 205 fermes engagées en agriculture biologique, soit 9,4 % des exploitations et 8,2 % de la SAU. 36 % sont en grandes cultures et 28 % en bovins lait/viande.

Travailler la commercialisation

Une étude menée en 2021 par la Chambre d’Agriculture Grand Est auprès de 41 fermes bio haut-marnaises montre que 90 % de ces exploitations valorisent leurs produits en filière bio et que 37 % ont des difficultés techniques, économiques ou manquent de débouchés. De ce fait un quart des interrogés envisagent une déconversion. Pour la Chambre, les axes de travail portent sur « l’aspect technique et la commercialisation pour pouvoir gagner en rentabilité ».

Transformer pour gagner en plus-value

En bio depuis 2017, Philippe Camus exploite 140 ha de céréales à Saint Ciergues. Lorsque son cousin s’installe sur l’exploitation en 2019, ils installent un moulin à pierre et embauchent un salarié pour l’atelier farine. « Nous voulions faire un produit transformé pour maitriser les prix de vente » explique le céréalier. Les farines sont commercialisées à la ferme, en grandes surfaces et en boulangeries, en petits volumes.

Le son est valorisé en consommation animale. Alors qu’un tiers de sa production est transformé en farine, il songe a en faire le double et à implanter des variétés de blé plus protéiniques pour répondre à l’exigence des boulangers.

Céréalier à Dancevoir, Alexandre Dormoy a créé Biotopes à Auberive avec quatre associés. La structure fait de la prestation de services pour les agriculteurs ou les coopératives : séchage, triage, nettoyage, conditionnement et décorticage de graines.

Elaborer des références technico-économiques

La Chambre d’Agriculture de Haute-Marne va créer un réseau de références technico-économiques en grandes cultures bio. Un groupe d’agriculteurs volontaires va se constituer pour collecter des données et les synthétiser afin d’optimiser les pratiques, par exemple en fertilisation ou travail du sol.

« L’idée est de construire des références classiques : assolements, rendements, charges opérationnelles, marges brutes. C’est l’efficacité d’un système qui doit être analysé, pas une culture en particulier » explique Frédéric Berhaut, conseiller bio à la Chambre d’Agriculture.