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Une fertilisation azotée ajustée va aussi de pair avec la qualité de l’air !

L’actualité pousse à valoriser au mieux l’azote apporté.
L’actualité pousse à valoriser au mieux l’azote apporté.

L’azote est un facteur essentiel de la production de nos systèmes agricoles. Plus que jamais, l’actualité pousse à valoriser au mieux l’azote apporté. Son optimisation permet également de limiter les pertes par lixiviation dans l’eau et par volatilisation dans l’air. Pour cette dernière, c’est l’azote sous forme d’ammoniac (NH3) qui nous intéresse. Alors comment intégrer cette variable dans son raisonnement global ?

La bonne dose au bon moment

Lors d’un apport, la quantité d’azote est à réfléchir en fonction de la quantité dont aura besoin la culture pour sa croissance. Les fournitures du sol sont donc à prendre en compte dans le raisonnement. Par exemples, si l’on regarde les besoins en azote d’un blé au cours de son cycle, ils sont faibles au stade tallage, de l’ordre de 50kg d’azote et augmentent rapidement à partir du stade épi 1cm. Pour un maïs, si un seul apport est réalisé, il sera à positionner de préférence avant le stade 6-8 feuilles.
La météo est également un facteur essentiel : Il est admis que 15 mm de pluie après l’apport dans les 15 jours permettent une valorisation correcte de l’engrais, apporté au bon stade.
La forme de l’azote joue également un rôle, en particulier sur les pertes d’azote vers l’air : qu’il s’agisse d’un apport d’engrais minéral ou de matière organique, c’est la proportion d’azote sous forme minérale qui va être sujette à la volatilisation ammoniacale. C’est aussi cette forme qui sera rapidement disponible pour la plante. Elle varie selon les types d’engrais minéraux (urée> solution azotée > ammonitrate) et aussi selon les différents types de fertilisants organiques.

Zoom sur la fertilisation organique

Lors des épandages de matières organiques, ceux-ci peuvent générer des pertes d’azote sous forme d’ammoniac. Connaitre la composition azotée de son effluent peut permettre de limiter ces pertes. Un lisier, d’après les références lorraines, est composé de 47 % d’azote sous forme minérale et 53 % sous forme organique. Un fumier frais quant à lui, est composé de 14 % d’azote sous forme minéral, le reste sous forme organique. Ainsi, lors de l’épandage d’un fumier frais, au contact de l’air, il est possible de perdre jusqu’à 20 unités d’azote sur un apport de 30T/ha. Pour limiter ces pertes, une solution consiste à enfouir son apport, le plus rapidement, si possible dans les 24 heures après épandage. Pour un maïs, l’apport peut être réalisé et enfoui bien avant le semis pour permettre à l’azote sous forme organique de commencer à se transformer sous forme nitrate, forme assimilable par la culture.
Pour les effluents liquides, qui sont plus sensibles à la volatilisation de l’azote, l’utilisation d’un pendillard ou d’un enfouisseur peut éviter de perdre jusqu’à 25 à 33 unités d’azote pour un apport de 30m3 de lisier de bovins par rapport à un épandage par buse palette.

Pourquoi parle-t-on de la volatilisation d’ammoniac au printemps ?

Au printemps, il n’est pas rare d’entendre parler de pic de pollution de l’air en lien avec l’agriculture… En cause, la volatilisation de l’ammoniac lors d’épandage qui se combine avec des polluants issus des transports et du chauffage, pour former des particules fines.