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L’Apal et Lidl s’associent pour réduire les émissions de GES

Michel Biero, directeur exécutif achat et marketing pour Lidl France, Catherine Brocas, représentante de FCAA et ingénieure à l’Idele, et Stéphane Peultier, président de l’Apal, ont signé un contrat carbone, devant les personnels de l’Apal et les éleveurs
Michel Biero, directeur exécutif achat et marketing pour Lidl France, Catherine Brocas, représentante de FCAA et ingénieure à l’Idele, et Stéphane Peultier, président de l’Apal, ont signé un contrat carbone, devant les personnels de l’Apal et les éleveurs

Lidl et l’Apal étaient déjà partenaires via des contrats tripartites avec Elivia. Le 11 mai dernier, les deux structures ont signé un contrat carbone, au Gaec de Moutiers, à Dommarie Eulmont (54). Lidl s’engage à acheter 16.000 tonnes équivalents CO2 à trente-sept éleveurs de l’Apal, via des crédits carbone.

Cela fait déjà cinq ans que l’Apal et Lidl ont signé leur premier contrat tripartite pour la commercialisation de viande issue des élevages du Grand Est dans les magasins de l’enseigne, la troisième partie étant Elivia. Au total, dix mille animaux ont été valorisés ainsi depuis 2017. Le 11 mai, les deux structures ont encore renforcé leurs liens, avec la signature d’un contrat carbone, concernant vingt exploitations et trente-sept éleveurs adhérents de l’Apal en 2022, dont des haut-marnais. Il s’agit pour Lidl d’acheter 16.000 tonnes équivalents CO2 aux éleveurs, sur cinq ans. L’enseigne s’engage également à financer chaque année cinq mille tonnes équivalents CO2 supplémentaire à l’association de producteurs.

Boucler la boucle

« Nous sommes conscients que la première chose à faire, concernant les gaz à effet de serre (GES), c’est de les réduire », admet Michel Biero, directeur exécutif achat et marketing pour Lidl France. « Nous avons, chez Lidl, entrepris de nombreuses actions pour cela. Nous équipons les toits de nos magasins de panneaux photovoltaïques, nous utilisons la chaleur émise par les chambres froides pour chauffer les magasins, nous développons une flotte de camions électriques. Toutefois, toutes les émissions ne peuvent pas être évitées, et si on ne peut pas les éviter, il s’agit de les compenser. Nous achetons des crédits carbone à l’autre bout du monde, et l’idée a germé, de relocaliser ces achats, vers nos partenaires des contrats tripartites. Nous commençons petit aujourd’hui, mais nous souhaitons continuer dans cette démarche, et pourquoi pas, signer ce type de contrat avec l’ensemble de nos six mille éleveurs partenaires. Je suis très fier, car cela boucle la boucle. Cela permet à la fois de réduire les émissions de GES et d’apporter un revenu complémentaire à nos producteurs ».

Des leviers différents selon les exploitations

Parmi les éleveurs engagés dans la démarche : Audrey et Gilles Deprugney, du Gaec du Moutiers à Dommarie-Eulmont (54), qui accueillaient l’événement du 11 mai. Ces naisseurs-engraisseurs ont décidé, sur leur exploitation de 110 vaches Limousines, d’augmenter la durée du pâturage pour limiter le stockage de fumier et l’utilisation de carburant nécessaire à l’épandre. Ils s’efforceront également à réduire l’intervalle entre deux vêlages (IVV) et à avancer l’âge au premier vêlage de deux mois, pour diminuer le nombre d’animaux non productifs sur l’exploitation.

Besoin d’une trajectoire

« On s’est peut-être fait mal avec ce que vous nous avez dit, reconnaissait Laurent Rouyer, président de la CDA 54, mais il faut qu’on arrête de se voiler la face. L’agriculture évolue, elle a répondu à de grands défis depuis la fin de la seconde guerre mondiale, et maintenant, elle doit répondre à d’autres. On peut changer de trajectoire. Toutefois, il faut qu’on nous la précise, et qu’on arrête de changer d’avis et d’opposer les différents types d’agriculture. Car nous avons des temps longs, des investissements, et on ne peut pas tout changer en un claquement de doigts. Nous avons besoin d’une trajectoire et de sérénité ».