
Lors d’une conférence de presse à Vouécourt, lieu d’une récente attaque de loup chez un éleveur ovin, le président du Conseil départemental Nicolas Lacroix a annoncé une aide de 1 000 euros aux élevages victimes du prédateur et a demandé à l’État de placer la Haute-Marne en zone à risque.
Dans la nuit du 18 au 19 janvier, le loup a frappé à Vouécourt. Le président du Conseil départemental Nicolas Lacroix, accompagné des élus du Laurent Gouverneur, Brigitte Fischer-Patriat et Michel André se sont déplacés sur l’exploitation du Moulin le 31 janvier pour s’entretenir avec l’exploitant victime de l’attaque, en compagnie des représentants de la FDSEA, des JA et de la FDC (chasseurs). Lors d’une conférence de presse organisée dans la foulée, Nicolas Lacroix a annoncé un plan de soutien aux éleveurs du territoire pour faire face aux attaques de loups.
Système en péril
Hugues Fischer est à la tête d’un cheptel de 320 brebis. Suite à l’attaque du loup trois de ses brebis ont été tuées et une autre blessée. Dès le lendemain il sollicite la DDT pour obtenir des filets anti-loups afin de faire un parc de nuit, tandis qu’un éleveur lui prête un patou (un chien de protection). Bien que le prédateur ne soit pas revenu depuis, l’éleveur n’est pas serein.
Soutien aux éleveurs
« C’est toujours un traumatisme quand on voit une attaque de loup et elles deviennent de plus en plus courantes, même dans les endroits où on ne l’attend pas » déclare Nicolas Lacroix qui souhaite « accompagner les éleveurs, mais sans cautionner la volonté de l’Etat de réintroduire le loup partout en France ». Pour le président les indemnisations sont « bien légères par rapport aux conséquences sur les élevages » alors que « l’avenir de la filière ovine est en jeu », ainsi que l’installation des jeunes. Ainsi Nicolas Lacroix a écrit un courrier le 30 janvier à Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, et à Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique. Dans cette lettre il demande que la totalité de la Haute-Marne soit considérée comme une zone à risque face aux attaques de loups et ainsi qu’elle soit classée en cercle 2. « Aujourd’hui on voit que le loup est partout en Haute-Marne, les cercles ne représentent plus rien, cela permettrait de clarifier les choses ».
Mise en place compliquée des protections
Le soutien du Conseil départemental est apprécié par la profession agricole. Thierry Lahaye explique que les effets indirects lors d’une attaque ne sont pas pris en compte dans les indemnisations de l’Etat. Il évoque le stress causé aux animaux avec un taux d’avortement qui peut monter jusqu’à 70 % du troupeau. « Quand il y a une attaque, il y a des pertes économiques, mais aussi des pertes au niveau affectif. Ce n’est jamais agréable de voir le fruit de son travail détruit. De plus, on considère aujourd’hui que ce n’est pas un prédateur qui a un rôle intéressant en terme de gestion cynégétique ».