Vous êtes ici

Loup, le préfet autorise les tirs létaux défensifs

Le préfet de Haute-Marne renforce les mesures de protection des troupeaux ovins. Photo : DR
Le préfet de Haute-Marne renforce les mesures de protection des troupeaux ovins. Photo : DR

Après trois nouvelles attaques sur des troupeaux en Haute-Marne, le préfet a décidé de renforcer les mesures de protection des troupeaux ovins. Il a autorisé les tirs de défense simple, c’est-à-dire qu’il est possible d’abattre le loup lorsqu’il est à moins de 200 mètres des animaux.

Le préfet est conscient des effets néfastes du prédateur dans les élevages, il avait mis en place en fin d’année dernière une cellule de veille du loup, qui se réunit à intervalle régulier. « J’ai souhaité engager un travail sur la filière ovine dans le département car c’est un sujet important pour la Haute-Marne. Nous avons un enjeu de renouvellement de notre population d’éleveurs, mais aussi de maintien de l’attractivité de la filière ovine haut-marnaise. Notre filière a besoin d’être portée, y compris commercialement, la Cobevim est un acteur très important en Haute-Marne », explique le préfet Joseph Zimet. Il souligne que le sujet du loup revient fréquemment lors de ses échanges avec les syndicats agricoles.

Assurer la protection des élevages

Certains éleveurs de cette zone ont subi trois voire quatre attaques en un an. Ce secteur a fait l’objet d’un zonage, pour les aides, mais aussi pour les zones d’intervention des lieutenants de louveterie. Prenant en compte l’anxiété des éleveurs, le préfet passe à la vitesse supérieure. « Nous avons décidé, en lien avec la DDT et l’OFB, d’intensifier notre travail, car il y a une récurrence d’attaques sur la même zone, sur les mêmes élevages. Nous devons protection et assistance à ces personnes.  Les bêtes vont sortir dans les prés, si nous restons sans rien faire les dégâts pourraient être beaucoup plus importants. Nous devons nous donner les moyens d’assurer la protection des élevages, les éleveurs doivent pouvoir conduire leur activité sans craindre chaque jour des attaques ».

« Nous avons noté que les éleveurs retenaient leurs troupeaux à l’intérieur des bergeries pour l’instant. Mais on arrive au bout du bout, il n’y a plus de stocks de fourrages et les animaux vont sortir cette semaine. La vigilance est à tous les niveaux. On voit bien que la sensibilité est forte au niveau des élevages. Il y a une crainte de se faire attaquer ses troupeaux », analyse le directeur de la DDT.

Un seul prédateur ?

L’Office Français de la Biodiversité (OFB) est en train de procéder à un relevé de pièges photographiques pour essayer d’en savoir plus sur cet animal qui est souvent insaisissable.

Les images sont souvent furtives et de ce fait compliquées à analyser, mais elles permettront peut-être de déterminer s’il y a plusieurs individus. A l’heure actuelle l’OFB considère que les attaques sont causées par un seul loup.

Si les attaques perdurent, d’autres mesures plus importantes pourraient être déployées comme l’augmentation du nombre de tireurs voire une battue pour abattre l’animal. Mais pour l’instant la Préfecture ne les envisage pas. Les attaques ont cessé depuis quelques jours, la simple présence des louvetiers de nuit suffit manifestement à éloigner le prédateur. Mais pour combien de temps sachant que les bêtes vont sortir en très grand nombre ?