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Loup : une nouvelle délibération en préparation

Laurent Gouverneur, vice-président du Conseil départemental, Nicolas Lacroix, président du Conseil départemental et Jérémie Lagorce, représentant de la filière ovine.
Laurent Gouverneur, vice-président du Conseil départemental, Nicolas Lacroix, président du Conseil départemental et Jérémie Lagorce, représentant de la filière ovine.

La préfecture incite le Département à retirer sa délibération accordant une aide de 1 000 euros aux élevages victimes d’attaques de loup. Nicolas Lacroix va l’annuler et la remplacer par une nouvelle qui sera plus avantageuse pour les éleveurs.

Le 10 février, la commission permanente du Département votait une délibération accordant une aide forfaitaire de 1000 euros pour accompagner les exploitations touchées par une attaque de loup. « Un soutien plutôt symbolique, mais pour montrer que le Département a bien entendu les difficultés des éleveurs et se tient à leurs côtés » expliquait Nicolas Lacroix, président du Conseil départemental lors d’une conférence de presse le 20 avril.

Deux contestations

Or, dans une lettre datée du 7 avril, la Préfecture invite la commission permanente à retirer la délibération, car le dispositif contrevient au régime d’aide « dans la mesure où il prévoit l’octroi d’un montant forfaitaire, quand le régime prévoit un taux d’aide applicable aux coûts de chaque demandeur. Ainsi, chaque éleveur peut donc potentiellement percevoir un montant d’aide différent en fonction du nombre d’animaux tués, ce qui n’est pas le cas avec le dispositif d’aide forfaitaire ». De plus, la lettre indique que « l’octroi d’un montant forfaitaire induit le risque que certains éleveurs soient surcompensés, et puissent acheter un nombre plus important d’animaux que la perte subie, ce qui n’est réglementairement pas autorisé ».

« Une poudrière pour l’élevage »

Le président du Conseil départemental était en déplacement dans les Hautes-Alpes mercredi 19 avril, où il a recueilli des témoignages d’éleveurs.

Depuis de nombreuses années, ce territoire est confronté à la problématique du loup qui, en plus des dégâts dans les élevages, « vide les massifs de gibiers ». « Cette évolution je ne souhaite pas qu’on la vive en Haute-Marne dans 10 ans, mais on y va tout droit », affirme Nicolas Lacroix. « Le loup n’est pas une plus-value pour un territoire comme le nôtre. L’État indemnise pour essayer d’acheter le silence, mais ne fait rien pour empêcher le loup de se développer dans le département. C’est vraiment une poudrière pour le monde de l’élevage. Ça bloque des installations et des projets de diversifications. Pourtant on a besoin d’avoir de la production ovine, car la France est déficitaire ».