Vous êtes ici

Un avenir peu rassurant, malgré de bons résultats économiques

Cerfrance estime que la hausse des charges perdurera alors que les prix de vente vont baisser. Un effet ciseaux qui risque de faire des dégâts en 2023.
Cerfrance estime que la hausse des charges perdurera alors que les prix de vente vont baisser. Un effet ciseaux qui risque de faire des dégâts en 2023.

La Chambre d’agriculture et Cerfrance ont dévoilé les résultats économiques de la dernière campagne lors d’une réunion conjoncture le 18 novembre à Colombey les Deux Eglises.

Les chiffres présentés par Cerfrance CNEIDF et la Chambre d’agriculture de Haute-Marne montrent des rendements 2022 décevants en blé dans le Barrois avec une moyenne de 59 q/ha (-8 q/moyenne 5 ans) et en zone Montagne avec 61 q. En revanche le Grand Bassigny s’en sort bien avec une récolte à 75 q, soit 7 q de plus que la moyenne 5 ans.

Les rendements des orges plongent. Le Barrois enregistre 58 q/ha en orge d’hiver et même 37 q en orge de printemps (-21 q/moyenne 5 ans), tandis que le secteur Montagne fait respectivement 59 q et 39 q. Là encore le Grand Bassigny est plutôt bien loti cette année avec une récolte en orge d’hiver à 65 q et 54 q en orge de printemps..

Un nouveau monde émerge

Mais le prix des intrants agricoles est en forte hausse, en particulier les engrais et le carburant. « C’est un effet de la guerre en Ukraine et de la transition énergétique et climatique » explique Patrick Bodié, conseiller entreprise à la Chambre d’agriculture. La notion de dépendance des engrais émerge, avec au final des inquiétudes sur la disponibilité des produits. Quant au prix élevé de l’énergie, la situation pourrait bien durer plusieurs années. Pour 2023 le conseiller invite à "optimiser ses achats, ses doses et les techniques" et à "être économe".

Des écarts encore plus importants

Le revenu moyen est à 400/ha en 2022 pour une exploitation céréalière du Barrois. Il est estimé à 250 € pour 2023. Pour les systèmes « lait céréales », le revenu est de 345 €/ha et de 170 € en 2023. Pour les fermes « céréales viande », le revenu moyen est estimé à 240 €/ha en 2022 et 110 € en 2023. Enfin pour les exploitations « viande herbager », le revenu 2022 s’établit à 140 €/ha et à 50 € pour 2023. « Plus les années passent plus les écarts de revenus sont importants. En plus cette année, au-delà des écarts de rendement, il va y avoir des écarts de prix de vente selon la méthode utilisée et des écarts sur le poste engrais en fonction des approvisionnements nécessaires » prévient Nicolas Girault, conseiller Cerfrance.