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Diversification, à la découverte de la truffe

La Haute-Marne est un territoire propice à la culture de la truffe. Photo : DR
La Haute-Marne est un territoire propice à la culture de la truffe. Photo : DR

Le syndicat Jeunes Agriculteurs de Haute-Marne a organisé deux journées de formation pour les exploitants qui souhaitent se lancer dans la trufficulture. Après une présentation théorique par le CRPF, le groupe a visité des truffières.

La truffe est un champignon souterrain qui vit en symbiose avec un arbre hôte. Celui-ci lui donne sucres, vitamines et acides aminés à la truffe qui en échange offre, via le mycélium, une prospection en eau et en minéraux plus efficace. Cela apporte à l'arbre une résistance accrue aux sécheresses, au calcaire, aux métaux lourds, voire à certains pathogènes.

La Haute-Marne est un territoire propice à la culture de la truffe. En 1869, notre département en produisait près de 20 tonnes, soit le quart de la production française. Mais la culture de ce champignon est peu à peu tombée en désuétude. Depuis une vingtaine d'années, une nouvelle méthode de culture de plants truffiers a permis de relancer sa production.

Différentes variétés

On distingue la truffe de Bourgogne, qui pousse naturellement dans notre département, la truffe mésentérique (cultivée dans la Meuse) et la truffe du Périgord. Ces espèces peuvent être cultivées en Haute-Marne, mais la truffe du Périgord est plus sensible au gel. La récolte s'étale de septembre à décembre, sauf pour la truffe du Périgord qui se récolte de décembre à mars.

La truffe est très réglementée. Elle se vend fraîche et entière. Le transport, la récolte, le colportage, la mise en vente et l'achat des truffes à l'état frais sont interdits du 1er avril au 15 septembre sauf si elles sont issues d'une truffière.

Le sol, un facteur déterminant

Les secteurs propices sont les plateaux calcaires et les vallées oxfordiennes. Hormis la zone champagne humide et Amance, la Haute-Marne est un territoire favorable à la culture de la truffe. Pour commencer une truffière il est fortement conseillé de réaliser une analyse de sol pour savoir s'il convient à la culture de la truffe et identifier les variétés les plus adaptées. Toutes les situations topographiques conviennent, ainsi que toutes les expositions.

Auparavant, les vergers truffiers avaient uniquement des noisetiers. Cette méthode permet une mise en production très rapide, mais accélère le vieillissement de la truffière. Aujourd'hui on implante plusieurs essences ainsi que des arbres compagnes. Les essences doivent être choisies en fonction du type de sol et de truffes (la truffe de Bourgogne aime l'ombrage) : bouleaux, charmes, chênes, tilleuls, noisetiers, cèdres, pins...

 

Un projet touristique
Au domaine des Clairs Chênes, près de Richebourg, Isabelle et Philippe Devilliers ont lancé une activité touristique autour de la truffe. Ils organisent des visites de leur truffière et des initiations au cavage (recherche de truffes), suivi d'une dégustation de plats à la truffe.
Leur terrain étant propice au champignon, ils ont mis en place leur truffière en 2011 : une parcelle de près de 2 ha qui regroupe 13 variétés d'arbres. « Pour éviter les rats taupiers, il faut mettre un perchoir sur la parcelle et il faut tondre. Je n'ai jamais fait de paillage car ça attire les souris » conseille la trufficultrice qui cultive plusieurs variétés de truffes.