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Le GAEC de la Losne se met au (gaz) vert

Le méthaniseur du Gaec de la Losne est dimensionné pour recevoir 20 t d'apports par jour. Photo : DR
Le méthaniseur du Gaec de la Losne est dimensionné pour recevoir 20 t d'apports par jour. Photo : DR

Le 8 juin, le public était invité à découvrir l’unité de méthanisation du Gaec de la Losne, à Verseilles-le-Bas. Dimensionnée à la taille de l’exploitation, l’installation a la particularité de n’avoir aucun élément mécanique dans le digesteur.

Pierre-Yves Neyret, Pascal Perrot et Pierre Perrot sont les 3 associés à la tête du Gaec de la Losne, à Verseilles le Bas. La ferme possède 150 vaches laitières et un petit atelier bœufs, pour une SAU de 220 ha, dont 140 ha de prairie permanente, 40 ha de maïs, 20 ha de méteil et 20 ha de prairies temporaires.

En 2016, les associés ont réfléchi à installer un méthaniseur sur la ferme. « On voulait valoriser nos déchets sans faire de cultures dédiées à la méthanisation et en étant quasiment autonome pour les intrants. On a donc dimensionné notre projet par rapport aux déchets qu’on avait à disposition sur l’exploitation », explique Pierre-Yves Neyret.

Lactosérum et algues

Le gisement prévu à l’année est de 5 000 t de lisier, 1 500 t de fumier, 385 t de CIVE, 300 t d’ensilage d’herbe et 167 t d’ensilage de maïs, soit 20,1 t de « nourriture » par jour pour le méthaniseur.

Le GAEC a eu l’opportunité de trouver d’autres matières comme 27 m³ de lactosérum par semaine provenant de la laiterie Entremont à Langres, ou encore des issues de céréales de Biotopes à Auberive. Plus original, VNF apporte des algues qui pullulent dans le canal. «Au début j’avais une bonne heure de travail par jour pour le méthaniseur, mais maintenant il me suffit de 25 min pour l’alimenter, même s’il y a toujours de la surveillance à faire », indique Pierre-Yves Neyret.

Filtration automatisée des indésirables

Le process est très simplifié. Entre 14 et 17 m³ de lisier sont récupérés tous les jours, via une fosse caillebotis en-dessous de la stabulation. Un capteur à ultrasons mesure en temps réel le niveau de lisier dans la fosse pour actionner une pompe quand le volume est suffisant. Le lisier est ensuite acheminé vers une fosse d’incorporation de 90 m³ et est mélangé avec le lactosérum et un peu de digestat liquide.

Toute la partie liquide est automatisée. Les exploitants apportent les matières solides (fumier, ensilage…) dans cette fosse qui contient deux agitateurs. Celle-ci fait office de mini digesteur et mélange le tout. Les éléments indésirables y sont décantés.

 

Repères économiques
- 938 000 euros d’investissement (avec fosse de stockage digestat, hors séchoir et bâtiment)
- 256 000 euros de subvention (Région et GIP)
- Prix d’achat du kWé : 22,381 cts/kWé
- 8 517 heures de fonctionnement la première année.
- EBE : 114 144 euros.