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Une bonne campagne mais des charges en très forte hausse

La Chambre d’agriculture et Cerfrance ont présenté les résultats de la récolte 2021. Avec de bons rendements et de bons prix, cette bonne campagne est synonyme de revenu pour l’exploitant. Toutefois la forte augmentation du cours de l’engrais et de l’aliment va peser sur les trésoreries.

Jean-Marc Louis président du territoire Haute-Marne pour Cerfrance CNEIDF et Marc Poulot, président de la Chambre d’agriculture ont qualifié la campagne 2021 d’« année atypique » à l’occasion de la réunion conjoncture qui s’est déroulée le 28 septembre à Chaumont. En effet, la moisson a été relativement longue et éprouvante. Les conditions climatiques n’ont pas été favorables avec une multiplication des aléas sur une même campagne : sécheresse, excès d’eau et épisodes de gel.

Bons rendements, sauf en colza

Les terres superficielles qui habituellement n’ont pas les meilleurs potentiels comme le Barrois et le secteur Montagne ont des rendements céréaliers en hausse (voir tableau ci-dessous).

L’orge d’hiver ayant été fauchée assez rapidement après les pluies de mi-juillet, la quantité est au rendez-vous, tandis que l’orge de printemps est la bonne surprise de cette campagne avec des rendements en hausse dans tous les secteurs.

En revanche le colza enregistre de grosses baisses de rendement sur tout le département « Malheureusement on est démuni face aux différents aléas qui peuvent arriver. Certains ont eu la chance d’avoir des pluies au moment du semis et ont réussi à tirer leur épingle du jeu, mais après il y a eu l’arrivée des ravageurs qui ont détruit des parcelles dans certains cas.

Hausse des prix des cultures et de l’azote

Les prix de vente des céréales sont très bons. A la mi-septembre, le prix du blé Euronext a atteint les 245 euros/t alors que le prix médian (PM) pour la période 2014-2021 est de 178 euros/t. L’orge fourragère a affiché 230 €/t (PM à 164 €/t), l’orge brassicole 260 €/t (PM à 190 €/t) et le prix du maïs 215 €/t (PM à 167 €/t). En colza la mauvaise récolte canadienne a fait explosé les prix à 580 €/t (PM à 372 €/t). Forte hausse également pour la graine de tournesol à 500 €/t (PM à 352 €/t).

En revanche, les prix des engrais ont plus que doublé en un an. La solution azotée a atteint 480 €/t et pèse sur l’économie des exploitations. La hausse devrait continuer de façon significative. « La France ne pèse que 2 % du marché mondial des engrais et l’Europe 9 %. De plus on doit chercher l’azote de plus en plus loin car les grosses usines françaises ferment. C’est un contexte très tendu qu’on n’a pas connu depuis 2009 » indique Franck Gallet.

Elevage : charges en hausse

La conjoncture laitière 2021 est marquée par une production européenne et française ralentie au premier semestre ce qui a tiré vers le haut les prix des produits industriels (beurre, poudre) en début d’année, mais avec une stagnation à l’automne. La demande mondiale et les prix des produits laitiers sont plutôt stables (voire en hausse), avec une situation plutôt favorable au maintien, et même à une consolidation des prix du lait.

Toutefois les intrants sont en forte hausse à cause de l’augmentation du prix des aliments (+ 14 €/1000 l) et du carburant. Cette situation va impacter le résultat global de l’atelier laitier en 2021.
Les chiffres du contrôle laitier font apparaître une production laitière par vache en baisse (-0,7 kg) du fait de la mauvaise qualité des fourrages 2020, mais la hausse des effectifs (+ 2 VL par cheptel) compense cette perte. Au final le niveau de livraison moyen devrait se maintenir, voire même progresser.