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Accompagner et conforter la présence sur les territoires ruraux

Stéphane Antigny, directeur MSA Sud Champagne, Eric Petit, président, et Fabien Dequaire, 1er vice-président.
Stéphane Antigny, directeur MSA Sud Champagne, Eric Petit, président, et Fabien Dequaire, 1er vice-président.

La MSA Sud Champagne a organisé son assemblée générale le 21 octobre à Colombey-les-Deux-Eglises. L’économiste Thierry Pouch était invité pour évoquer la souveraineté alimentaire et les atouts de l’agriculture française.

La MSA Sud Champagne compte 260 collaborateurs et 219 délégués bénévoles qui assurent une mission d’écoute et de relai sur le territoire. Ce dernier couvre près de 67 000 adhérents, dont 39 000 retraités et 7000 exploitants agricoles. 144,5 M€ de cotisations ont été émises en 2021 pour 275 M€ de cotisations versées (+5 M€/2020) majoritairement pour la retraite et la santé.

La MSA au rendez-vous

Le directeur Stéphane Antigny a rappelé les deux axes majeurs de l’organisme social : « accompagner nos adhérents et nos entreprises, ainsi que conforter notre présence sur les territoires ruraux ». Avec la crise covid l’activité de la MSA a été très engagée, elle a dû assurer une continuité de services tout en mettant en place les mesures exceptionnelles décidées par le gouvernement. Ainsi, dans le cadre des dispositifs « gel » et « sécheresse » 1,1 M€ de cotisations ont été pris en charge pour 341 bénéficiaires. Des mesures exceptionnelles d’exonérations et d’aides au paiement ont également été attribuées. Enfin, plus de 180 000 € ont été distribués à 2100 bénéficiaires dans le cadre de la loi Chassaigne 1 (revalorisation des petites retraites agricoles) et 117 000 € à 1 800 adhérents pour la loi Chassaigne 2.

L’agriculture manque de bras

Sur le sujet de la retraite, Eric Petit confirme « l’intérêt pour le régime agricole d’avoir comme base les 25 meilleures années, ce qui permettrait une revalorisation de 300 à 400 € par mois ».
Concernant le congé paternité, il considère qu’une adaptation est nécessaire car les premiers jours doivent être pris obligatoirement à la naissance de l’enfant. « Vous conviendrez que ce n’est pas évident de programmer une naissance, d’autant plus qu’aujourd’hui nous avons une réelle problématique pour trouver la main d’oeuvre pour le remplacement. L’agriculture dans sa globalité souffre d’une pénurie de personnels ».

Préserver ses atouts

Lors de son intervention, l’économiste Thierry Pouch a expliqué que l’agriculteur dépend des attentes des concitoyens, en termes de consommation et d’environnement, mais aussi de ce qui se passe dans le moindre recoin de la planète.
« Tout le processus de transformation économique, sociale et géopolitique impacte nos activités économiques et l’agriculture en particulier. Après des décennies de mondialisation où il s’agissait d’effacer les Etats et leurs interventions dans l’économie, on assiste paradoxalement au retour de la souveraineté et en particulier de la souveraineté alimentaire ». Avec le conflit en Ukraine, les prix ont augmenté dans tous les domaines. Le taux d’inflation annuel dans la zone euro était, en août 2022, de 10,5 % pour l’alimentation et 38 % pour l’énergie. En effet, 40 % des besoins énergétiques de l’UE dépendent de la Russie.
« Il y a des perspectives d’avenir et des atouts qu’il faut préserver et exploiter pour que notre pays reste une grande puissance agricole et réponde à un certain nombre de besoins, qu’ils soient proches ou plus éloignés géographiquement car 30 % de la population mondiale est en insécurité alimentaire ».