
L’assemblée générale de la section Centre de Sodiaal s’est tenue le 11 avril à Colombey les Deux Eglises. L’occasion d’aborder le bilan de l’année 2022, les négociations commerciales et le virage stratégique de Candia.
L’année 2022 a été « inédite mais déterminante », selon les termes d’Alison Jobard, présidente de la section Centre de Sodiaal. La guerre en Ukraine, les aléas climatiques et la crise énergétique ont fait exploser les coûts des matières premières dans les fermes et dans les usines de la coopérative. « Il était nécessaire de faire passer 900 millions d’euros de hausse en deux ans auprès des GMS. Nous avons réussi à faire passer un peu moins de la moitié de l’augmentation lors des négociations commerciales de 2022 » explique Alison Jobard.
Pour Sodiaal l’année 2022 a été caractérisée par la fermeture du site Euroserum de Saint-Martin de Belleroche (71), la mise en service d’une usine Bonilait à Chasseneuil du Poitou (86), la reprise de Yoplait et un partenariat avec Colombus pour élaborer du café latte. La stratégie de la coopérative est de mettre en avant ses produits à marque et développer ses marques régionales « Les éleveurs du Sud-Ouest » et « Nature de Breton ».
Johann Vevert, administrateur Sodiaal, est revenu sur le passage au prix unique du lait (fin du prix A et B), effectif depuis le 1er avril dernier. D’autre part une nouvelle formule de calcul du prix du lait sera déterminée au deuxième semestre 2023 et devrait « donner un prix du lait moins volatile ».
Sodiaal a également intégré la saisonnalité au prix de référence pour « garantir un prix du lait sur l’été » et donne plus de souplesse dans la gestion des volumes avec la « possibilité d’avoir des volumes supplémentaires sur la campagne en cours ».
Gains de parts de marchés
« Malgré un contexte assez chahuté, nos marques ont gagné des parts de marché. Les volumes ont tendance à diminuer mais avec une augmentation de la valeur » indique Laurent Hassoux, président de la section Centre-Est. L’activité « nutrition » a connu une année compliquée car directement impactée par l’inflation. Nutribio voit ses volumes à la hausse, mais avec une dégradation du mix à cause de la baisse de l’activité en Chine, tandis que Synutra connaît « un bon flux d’activité ».
Des relais de croissance
Christophe Flauder, directeur commercial des marques Candia, a présenté l’entreprise (voir encadré). Les volumes des marques (Candy’up, Viva, Grand lait, Candia Baby) prennent de plus en plus d’importance dans le compte d’exploitation de Candia.
« La rentabilité de l’entreprise était historiquement faible pour des raisons structurelles à cause d’un déséquilibre entre l’offre et la demande » explique Christophe Flauder qui évoque également un « positionnement sur des marchés très concurrencés ». Aujourd’hui l’activité est réorientée vers la valeur, ce qui a permis de « redresser les résultats de l’entreprise de manière très spectaculaire ». Ainsi elle s’appuie sur du lait valorisé et des « relais de croissance » : lait aromatisé, beurre « Nature de Breton », lait sans lactose, crèmes, et depuis avril du café latte. Le segment bio est en croissance grâce au développement des promotions (un litre sur deux), ce qui permet de gagner des consommateurs et d’accroître les volumes. Candia adopte une stratégie omnicanale pour que ses produits soient facilement disponibles auprès des consommateurs (ventes en GMS, épiceries, Internet…).