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Changement climatique : le défi des communes forestières

Le COFOR s’est penché sur le réchauffement climatique qui rend la gestion de la forêt plus difficile.
Le COFOR s’est penché sur le réchauffement climatique qui rend la gestion de la forêt plus difficile.

L’association des communes forestières de Haute-Marne (COFOR 52) a tenu son assemblée générale le 3 septembre à Villiers le Sec. Après une présentation des excellents résultats des ventes de bois, les débats se sont portés sur la gestion de la forêt face au changement climatique.

En introduction de l’assemblée générale du COFOR 52, le président du Conseil départemental a exprimé son soutien à l’association. « La forêt est une ressource importante, tout comme la chasse. Mais on veut trop opposer les chasseurs et les forestiers tout comme on veut trop opposer les chasseurs et les agriculteurs. C’est un tout, il faut trouver le bon équilibre. Il y a des inquiétudes partout et nous devons travailler collectivement pour trouver des solutions ». Jean-Pierre Michel, président du COFOR, a rejoint les propos de Nicolas Lacroix : « Nous avons besoin des chasseurs pour l’équilibre sylvo-cynégétique. Nous devons avoir avec eux des relations franches et amicales où les intérêts de chacun doivent être respectés, mais surtout avoir le même but : notre forêt ».

Une multifonctionnalité

Après avoir retracé l’activité de l’année 2021, Jean-Pierre Michel a fait un point sur la conjoncture. « Aujourd’hui la forêt n’a plus seulement une fonction économique, elle a un rôle environnemental, sociétal et de protection ; il est grand temps que cette multifonctionnalité soit prise en compte dans les politiques publiques ». Il déplore que les différentes crises climatiques, la pandémie et la guerre en Ukraine « fragilisent notre économie ». Les communes sont impactées par l’augmentation du coût des matières premières, ce qui met à mal les projets d’investissement. « Les bois doivent être vendus au juste prix et la valeur ajoutée doit se faire dans nos communes, sur nos territoires. Il en va de notre avenir ! ».

Record des ventes de bois

Jean-François Thivillier, directeur de l’agence de la Haute-Marne à l’ONF, a rappelé les différents volets et opérations du plan de relance, puis a présenté les résultats des ventes de bois. 2021 est une année record avec près de 312 000 m3 vendus pour plus de 11,5 millions d’euros de recettes. L’année est marquée par une reprise des marchés suite à la crise covid. La demande est très importante et les prix élevés. « Le bois façonné est une vraie plus-value puisqu’il pèse 40 % des recettes alors qu’il représente seulement 15 % du volume vendu » note Jean-François Thivillier.

Trouver des essences adaptées

Meriem Fournier, présidente du centre INRAE Grand Est-Nancy, a abordé l’évolution de l’aménagement des forêts face au changement climatique qui « met à mal tous les savoirs historiques de la sylviculture ».

Les arbres poussent lentement alors que le climat change vite et la gamme des espèces adaptées n’est pas si grande. « Beaucoup d’arbres vont mourir là où ils sont actuellement, même ceux qui ont été en station. Le problème de la foresterie, c’est qu’il faut toujours avoir un temps d’avance pour les 50 ou 100 prochaines années et l’incertitude climatique rend la situation difficile ».
AFORCE est un réseau mixte technologique qui regroupe différents acteurs forestiers nationaux. Ce partenariat a pour mission d’aider les forestiers à préparer les forêts au changement climatique en regroupant le maximum de connaissances sur le sujet. Le fruit de cette collaboration a abouti à la création du site ClimEssences.