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« Il faut redonner du bon sens »

Il faut revenir à du bon sens, il en manque un peu en ce moment alors que se dessine une période de pénurie alimentaire et énergétique
Il faut revenir à du bon sens, il en manque un peu en ce moment alors que se dessine une période de pénurie alimentaire et énergétique

La fête de l’agriculture signe la rentrée syndicale. Lors de l’inauguration, les présidents haut-marnais des JA, de la FDSEA et de la FDPL ont commenté la conjoncture agricole.

Pour Thomas Courageot, président de la fête, c’est « encore une année très particulière : le prix des matières a flambé, la disponibilité des produits est compliquée et la sécheresse a pénalisé l’herbe, les céréales, le maïs et le fourrage. L’agriculture d’aujourd’hui est bien plus compliquée que du temps de mon grand-père. Nous sommes dirigés par des personnes qui ne comprennent rien à l’agriculture et à la nature.
On nous a demandé de faire du bio, mais le marché est maintenant saturé. Il y a 5 ans, un agriculteur bio vivait très bien, aujourd’hui c’est très tendu
». Il encourage à privilégier les produits français et locaux, rappelant que la production d’oeufs haut-marnais permet aux habitants d’en manger deux par jour.

Steve Lahaye, président des JA, est revenu sur l’obligation des SIE et des Cipan, « compliquées à installer à cause de la sécheresse, économiquement cette année ça ne va pas. J’espère que nous passerons en calamité sécheresse au moins pour le fourrage ».

Concernant les réservoirs d’eau, il estime qu’« il va falloir s’y mettre, surtout que les ressources en eau ne profitent pas qu’à l’agriculture ». Avec la forte augmentation des charges, « on ne sait pas où on va, cette situation fait peur, en particulier aux jeunes installés ».

Pour le président de la FDPL, « tous les voyants sont au vert pour augmenter le prix du lait, mais en France on se bat pour payer le moins cher possible. Monsieur Leclerc met un bouclier anti-inflation sur 230 produits, dont de l’alimentaire, c’est juste de l’égoïsme. Lui n’a pas le droit de vendre à perte, mais nous si. Nous sommes le pays européen qui a la plus basse inflation en supermarché et donc le prix le moins cher sur les produits laitiers. La loi Egalim 2 n’est pas respectée, il faut des sanctions. Où sont les priorités de la souveraineté alimentaire ? A quand une reconnaissance de notre métier ? La baisse de production laitière est amorcée. Les industriels s’inquiètent, mais il fallait soutenir la production plus tôt ».

Le président de la FDSEA insiste sur les difficultés rencontrées par les producteurs de lait qui « n’en peuvent plus » et arrêtent leur activité.

« Ce sont des millions de litres qui vont partir du département, d’ici trois ans, une usine en Haute-Marne fermera ». Il demande une plus grande liberté sur la mise en place des cultures intermédiaires et dénonce la surtransposition des normes françaises.