
La FDSEA était en assemblée générale le 7 avril à Choignes. L’occasion pour le syndicat majoritaire d’évoquer les acquis syndicaux, l’actualité agricole, mais aussi les nombreux dossiers en cours comme le loup et les dégâts de gibiers.
« Faut-il encore produire en France ? » s’interroge Thierry Lahaye, secrétaire général adjoint de la FDSEA, en introduction de l’assemblée générale du syndicat. « Les nouvelles réglementations contraignantes sont toujours plus nombreuses. L’agriculture passe souvent en second plan, derrière l’industrie ou le principe de précaution et fait face à de fréquentes attaques dans les médias ou sur le terrain » lâche-t-il. La France exporte 65 milliards d’euros de produits agricoles, ce qui la place au 6e rang des exportateurs mondiaux, derrière les Pays-Bas ! Ce pays a pourtant moins de 2 millions d’hectares de SAU alors que la France en compte 29 millions.
Victoires syndicales
Au niveau national, la mobilisation de la FNSEA a permis plusieurs avancées sur le sujet de la PAC, à commencer par le maintien du budget. La baisse de 20 % initialement prévue aurait entrainé une diminution de 70 €/ha en Haute-Marne. Le combat syndical a également fait passer les surfaces de jachères de 10 % à 4 % des terres arables. « En matière de souveraineté alimentaire, demander à l’agriculture de laisser 4 % de terres sans production c’est du non-sens » fait remarquer Thierry Lahaye.
Pas de décroissance !
Au niveau local, la FDSEA ressent « de plus en plus la nécessité de devoir expliquer les pratiques agricoles dans les instances administratives », et s’insurge contre le raccourcissement des durées d’épandage d’effluents ou l’obligation d’imposer un couvert végétal, même en pleine sécheresse ! « Les changements sont systématiquement dans le sens d’un durcissement et pas vers une simplification ou une adaptation au changement climatique. Il plane sur les réglementations environnementales le voile de la décroissance économique » prévient Thierry Lahaye qui souhaite que la mise en place d’une mesure soit précédée d’une analyse d’impact pour éviter de fragiliser les exploitations.
La FDSEA permet d’ailleurs de réaliser d’importantes économies à ses adhérents, par son service main d’oeuvre, son service juridique, l’achat groupé de GNR et son partenariat « électricité » avec Lucia. Le syndicat a estimé que lorsqu’un adhérent verse 1 € de cotisation, les services lui permettent une économie de 0,7 €. A cela s’ajoutent les acquis syndicaux ou l’accompagnement individuel en cas de contrôle par exemple.
La menace du loup
Une nouvelle attaque de loup a récemment eu lieu sur notre département. Elle fragilise une filière ovine qui connaît actuellement une bonne dynamique, d’autant plus que « l’élevage ovin est très vertueux au niveau environnemental » rappelle Sébastien Riottot. Selon lui la présence du loup va augmenter les arrêts d’activité et freiner les transmissions. D’autant plus que les moyens de protection ne sont pas adaptés à notre département : « nous avons de grands troupeaux nomades, on ne peut pas enfermer les moutons tous les soirs comme en montagne et on ne peut pas mettre des patous ou des barricades dans tout le département. Il faut se débarrasser du loup ».