Vous êtes ici

Pénurie de GNR : situation « très tendue » dans le Nord-Est

D’après la FNSEA, des exploitations n’arrivent plus à se faire livrer en GNR (gazole non routier) dans plusieurs régions du Nord-Est.
D’après la FNSEA, des exploitations n’arrivent plus à se faire livrer en GNR (gazole non routier) dans plusieurs régions du Nord-Est.

D’après la FNSEA, des exploitations n’arrivent plus à se faire livrer en GNR (gazole non routier) dans plusieurs régions du Nord-Est. L’inquiétude grandit.

Alors que la grève dans les dépôts de carburant était encore en cours à l’heure où ces lignes sont écrites, une trentaine d’agriculteurs ont manifesté le 11 octobre devant la préfecture de Châlons-en-Champagne (Marne) pour demander l’accès au carburant, rapporte le quotidien L’Union.

« La situation devient très tendue » dans les exploitations agricoles de plusieurs régions du nord-est (Grand Est, Hauts-de-France, Bourgogne–Franche-Comté et Île-de-France), a indiqué Hervé Lapie, secrétaire général adjoint de la FNSEA, le 10 octobre à Agra Presse. « Beaucoup de livraisons [de gazole non routier, GNR] ne se font pas depuis dix à quinze jours », précise celui qui est aussi président de la FRSEA Grand Est. D’après l’élu, la FNSEA demande « le déblocage des stocks stratégiques pour fournir l’agriculture ». « La vocation des stocks stratégiques est nationale, ce n’est pas le préfet de la Marne qui a la main dessus ! », répond Henri Prévost, le préfet de la Marne, dans un entretien à l’Union.

Les échanges entre agriculteurs bientôt à leur limite

« Les distributeurs de GNR sont en grande difficulté et ne savent pas quand ils seront livrés », détaille Hervé Lapie. « Ils reçoivent énormément d’appels d’agriculteurs, mais n’ont hélas pas de réponse à donner à une inquiétude qui grandit fort ». Organisés par le syndicalisme majoritaire, les échanges entre agriculteurs disposant de stocks et ceux en étant dépourvus peuvent « encore durer trois ou quatre jours, estime-t-il, mais après tout le monde sera à sec ». « On va rentrer dans la période où on récolte les betteraves et les pommes de terre, où on sème le blé », rappelle cet agriculteur marnais. « Je n’imagine pas les sucreries s’arrêter parce qu’elles ne sont pas approvisionnées en betteraves ou parce que leurs grues n’ont plus de carburant ! ».

En aval de la production agricole, les pénuries de carburant vont créer des ruptures d’approvisionnement sur les produits alimentaires frais et surgelés, avertit la Chaîne logistique du froid, l’association des entreprises responsables du transport et de la logistique sous température dirigée, dans un communiqué du 10 octobre.