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Réduction carbone : les agriculteurs doivent s’adapter

Session de Chambre 52-10
Session de Chambre 52-10

A l’occasion de leur session commune le 15 mars à Colombey les Deux Eglises, les Chambres d’agriculture de l’Aube et de la Haute-Marne ont organisé une table ronde sur le thème de la transition carbone.

Marc Poulot, président de la Chambre d’agriculture de Haute-Marne et son homologue Aubois Alain Boulard ont souhaité une nouvelle fois tenir une session commune à Colombey les Deux Eglises. Au programme une table ronde intitulée « La transition carbone, un défi pour l’agriculture en 2050 », suivie d’un échange avec les représentants de l’État et des collectivités territoriales. Pour les présidents des Chambres d’agriculture, « La thématique du carbone est vraiment centrale car cela va changer notre façon d’apprécier et d’exercer notre métier demain ».

Objectif neutralité carbone

L’agriculture représente 20 % des gaz a effets de serre (GES) en France, mais moins de 5 % des émissions de CO2. Elle est responsable de 90 % des émissions nationales de protoxyde d’azote par l’épandage d’azote minéral et de 68 % du méthane par l’élevage.

Différents scénarios envisagés

Pour arriver à la neutralité carbone, les pistes du gestionnaire de transport électrique (RTE) sont basées sur le mix électrique et prévoient un développement très important de la méthanisation, de l’éolien et du photovoltaïque.

Il faudrait alors multiplier la production photovoltaïque par 6 ou 22 selon la part de nucléaire envisagée. Les terres agricoles seront donc forcément mises à contribution.
Le scénario Afterres 2050 est basé sur la modification de l’assiette alimentaire, en réduisant de moitié les produits animaux. Deux tiers des surfaces agricoles françaises étant consacrés à l’élevage, diminuer le cheptel allaitant de 60 % et les vaches laitières de 40 % permettrait de diviser par deux les GES. La SAU française devra aussi avoir 30 à 40 % de ses surfaces en bio, ainsi que 35 % de prairies permanentes.

Des leviers à activer

Une exploitation en système fourrage lait stocke 69 % de ses émissions carbone, là où une ferme céréalière en stocke seulement 37 %. « On peut stocker dans les sols agricoles, mais à un moment on atteint un niveau d’équilibre, si on veut augmenter le stockage il faut augmenter la biomasse » indique François-Xavier Schott, chef du service Multiperformance et transitions agricoles à la Chambre régionale d’agriculture du Grand Est. Selon Yves Le Roux « La biomasse totale n’est pas suffisante, il faudra arbitrer, une réelle planification doit s’organiser ».

Les Chambres d’agriculture accompagnent les exploitants dans ces transitions par la réalisation de diagnostics carbone afin de trouver des leviers à activer. Même si pour l’instant « La finalité des accompagnements n’est pas la réduction carbone en premier, mais plutôt pour chercher des performances économiques » note Jean-Michel Ecochard, directeur adjoint des Chambres d’agriculture de l’Aube et de la Haute-Marne.