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Emmental Grand Cru, un avenir incertain

L’Emmental grand cru développe ses arguments environnementaux sur son nouveau site web.
L’Emmental grand cru développe ses arguments environnementaux sur son nouveau site web.

Malgré ses qualités organoleptiques, l’emmental grand cru reste méconnu, y compris dans son propre bassin de production. La filière transforme pourtant 40 millions de litres de lait, produits avec un cahier des charges exigeant.

" Un nouveau recul des volumes condamnerait notre filière. Un prix de vente trop bas découragera nos adhérents confrontés à la hausse des moyens de production à tous les échelons de la filière. Pour résoudre cette équation complexe, il faut que l’Emmental Grand Cru soit connu des consommateurs, que ces derniers le demandent dans le commerce ", analyse Michel Foltête, le président du Syndicat des fabricants et affineurs d’emmental grand cru (SFAET), dans son rapport moral.

Les chiffres présentés par Olivier Vallat, l’animateur du syndicat, font état d’une production 2021 à 4 144 tonnes, en baisse de 4,2 % sur un an, et plus préoccupant, la tendance des six derniers mois 2021 correspond à une baisse de 11,6 % sur un an… Les ventes suivent sans surprise le même déclin, pour s’établir à 2 919 tonnes, soit une baisse de 7,5 %.

Un déficit de notoriété

En cause ? Un évident manque de notoriété, y compris dans la zone de fabrication : « les habitants de notre région s’étonnent que notre emmental soit fabriqué ici en Franche-Comté, avec le lait de nos producteurs du Doubs, de Haute-Marne, de Haute-Saône et des Vosges. Au sein des organisations professionnelles agricoles et des administrations, l’Emmental Grand Cru aussi est oublié. Et que dire de l’absence de notre fromage dans la plupart des magasins de fruitières qui privilégient souvent des emmentals non labélisés et même parfois des emmentals provenant d’autres régions ! », déplore Michel Foltête. Et de rappeler l’intérêt de cette filière, avec plus de 40 millions de litres de lait transformés, qui « est essentielle pour nombre de nos exploitations qui n’ont pas la possibilité de valoriser leur production dans des filières plus attractives ».

Des arguments qui portent d’autant plus dans le contexte de forte tension sur le coût des matières premières et de réchauffement climatique. « Nous sommes plus résilients et mieux armés pour nous adapter », souligne le président, qui appelle tous les acteurs à défendre leur filière, notamment via le site internet et les réseaux sociaux « n’hésitons pas à témoigner, en photos ou en vidéos, du quotidien de nos métiers, des initiatives nouvelles que nous prenons, des manifestations que nous organisons ! » Sans oublier de se défendre vis-à-vis des tentatives d’usurpation et de parasitisme de la part de fabricants indélicats… initiatives qui créent de la confusion dans l’esprit du consommateur.