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Un bon bilan carbone rime avec performances technico-économiques

De g. à d. : Xavier Lerond et Arnaud Jouart, (Chambre régionale d’Agriculture Grand Est) et Sophie Bougel (Savencia), ont échangé sur les leviers à mettre en place pour réduire son empreinte carbone.
De g. à d. : Xavier Lerond et Arnaud Jouart, (Chambre régionale d’Agriculture Grand Est) et Sophie Bougel (Savencia), ont échangé sur les leviers à mettre en place pour réduire son empreinte carbone.

Haute-Marne Conseil Elevage (HMCE) a tenu son assemblée générale le 8 mars à la Maison de l’Agriculture. Après un point de conjoncture, la question du carbone était au centre des débats.

L’élevage poursuit sa décroissance au niveau national et la Haute-Marne n’y échappe pas : 1076 détenteurs de bovins, soit 187 000 animaux dans notre département d’après l’EDE. « On a le sentiment de rentrer dans une période qu’on ne maitrise plus, ce qui pose beaucoup de questions sur l’avenir » indique Olivier Perrin.

Le président de HMCE est inquiet sur le devenir des filières alors que la production française de viande bovine baisse plus vite que la consommation. « On va laisser importer de la viande qui ne respecte pas les mêmes critères sociaux, environnementaux et de traçabilité. On tend vers une diminution du niveau de qualité de l’alimentation des consommateurs ».

Carbone = GES

La stratégie nationale bas carbone fixe une réduction de 46 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) pour le secteur agricole d’ici 2050, avec un premier palier à -19 % en 2035. Les GES en agriculture sont le dioxyde de carbone (CO2), émis par le transport, le méthane (CH4), causé par la fermentation entérique et le protoxyde d’azote (N20), émis par l’épandage.

Ils ont un impact climatique différent : par rapport au CO2, le CH4 a un pouvoir de réchauffement 28 fois plus important, tandis qu’il est de 265 fois pour le N2O. Dans notre région l’agriculture est le troisième secteur le plus émissif (17 % des GES, majoritairement du N2O et du CH4), après celui du transport et de l’industrie.

Un enjeu de durabilité

Le lait en sortie de ferme représente 64 % de l’empreinte carbone du groupe Savencia. Un travail est réalisé sur la partie logistique et transport, avec par exemple un camion de collecte roulant au biogaz sur le site d’Illoud.

En parallèle la laiterie souhaite que les deux tiers de ses fermes soient engagées dans une démarche carbone d’ici deux ans, avec l’objectif de réduire leur empreinte de 12 % et de multiplier par deux la séquestration carbone d’ici 2030. « Savencia souhaite accompagner l’éleveur dans une démarche d’amélioration continue et lui permettre d’aller chercher des crédits carbone » explique Sophie Bougel, de Savencia.