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Grêle à Arc en Barrois : des maraîchers perdent leur outil de travail

Les 7000 m² de serres sont complètement inutilisables.
Les 7000 m² de serres sont complètement inutilisables.

La grêle tombée il y a deux semaines a fait des dégâts considérables dans les exploitations maraîchères d’Arc en Barrois. Chez Primaflor, Magali et Benjamin Sanchez ont tout perdu. Une cagnotte a été mise en place pour leur venir en aide.

«Voilà le tableau, c’est un tapis de verre, c’est surréaliste », lâchent Magali et Benjamin Sanchez devant leurs serres ravagées par la grêle. Lorsque le couple a repris cette entreprise d’horticulture à Arc en Barrois en 2005, ils n’avaient que 21 et 17 ans. Ils la baptisent « Primaflor » et se concentrent sur la production de fleurs. À partir de 2009 ils développent l’activité de maraichage qu’ils convertissent en agriculture biologique en 2017. Les fleurs sont vendues sur place, directement aux communes ou en magasins. Les légumes sont commercialisés majoritairement au marché de Chaumont, en livraison chez des particuliers et au magasin de producteurs « Ça me botte » à Bar-sur-Aube, où Magali est directrice. Au total leur entreprise comprend 3000 m² de serres pour la production de fleurs et 4000 m² de serres pour les légumes ainsi qu’1 ha en plein champ.

Le 24 août dernier, jour du retour de leurs vacances, ils sont prévenus du terrible épisode de grêle. « On est rentré en catastrophe le soir et on avait les pieds dans l’eau, car les tuiles de notre maison ont été ravagées ». Le couple se rend sur l’exploitation et ne peut que constater les énormes dégâts, causés par cette intempérie d’une intensité rare : plantes dépotées, sacs de terreau déchiquetés, légumes perforés (même les betteraves !), bâche trouée et toutes les vitres des serres à terre. Un comble alors qu’ils avaient fini de rembourser leur emprunt pour celles-ci en juillet dernier. « Maintenant on est propriétaire d’une ruine. Que faire ? Réparer ou démolir et tout reconstruire ? ». Le couple est actuellement dans les démarches administratives, le coût du sinistre pour leur outil de travail se chiffre en plusieurs centaines de milliers d’euros.

Élan de solidarité

« On n’a pas eu le choc psychologique du bruit, les gens nous ont dit que c’était l’apocalypse. C’était un rideau de grêlons. Il a fallu moins de 10 secondes pour que toute la serre soit à terre. Heureusement personne n’était dessous quand c’est arrivé. Oui on n’a plus de métier, mais ça aurait pu être bien pire, ce n’est que du matériel » relativise Magali.

Les maraichers ont une pensée pour leurs deux saisonniers qui se retrouvent sans travail. L’un d’eux devait faire son apprentissage dans l’entreprise en septembre dans le cadre de son bac pro. « Cela nous fait mal au cœur, car on a toujours été une entreprise familiale, proche de nos salariés ».

Mais face au drame, un élan de solidarité est né. « On a reçu des centaines de messages de soutien, par sms ou des mots dans la boite aux lettres, des gens nous proposent leur aide. C’est très touchant. La commune est derrière nous, le maire d’Arc en Barrois s’est fortement mobilisé et très rapidement » explique Magali. « On est reconnaissant, je remercie tous les gens qui ont pensé à nous ».

Le frère de Magali, maraicher à « La Cagette Haut-Marnaise » a lui aussi vu son outil de production complètement anéanti. Leur mère a mis en place une cagnotte pour aider les deux exploitations via le lien : https://app.lacagnottedesproches.fr/cagnotte/aidez-de-jeunes-maraichers-...