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Le projet NECC à la recherche de CIVE

Thierry Lahaye, l’un des agriculteurs du projet, est convaincu des bienfaits agronomiques de la méthanisation.
Thierry Lahaye, l’un des agriculteurs du projet, est convaincu des bienfaits agronomiques de la méthanisation.

Les agriculteurs de la future unité de méthanisation NECC recherchent des agriculteurs partenaires pour des apports de CIVE. Le projet a été présenté le 8 décembre à Vignory avec l’intervention de la Chambre d’agriculture sur les avantages des CIVE dans la rotation.

Le projet NECC (Nature Energy Chamarandes Choignes) est porté par 9 agriculteurs : Florent et Alan Renard, Jean-Paul et Walter Kihm, ainsi que Agrifyl’s Energie (méthaniseur de Chaumont) : Jérôme Yung, Jérôme Ferrand et Paul-Henry, Vincent et Thierry Lahaye. « On s’est dit que les bienfaits liés à la méthanisation intéressent d’autres exploitants qui voudraient être partenaires. On a commencé à produire du gaz en 2016 avec le méthaniseur de Chaumont, on a assez de recul pour s’apercevoir des bienfaits agronomiques sur nos exploitations » explique Thierry Lahaye. « La méthanisation s’inscrit pleinement dans la transition énergétique, mais aussi dans un système d’exploitation, elle vient l’enrichir par des leviers économiques et agronomiques. Ce projet peut être une solution qui correspond à vos problématiques ».

Une unité 100 % végétale

Le projet NECC est né en 2018, sa philosophie est d’utiliser des CIVE, sans aucun culture dédiée. L’installation sera basée à la sortie de Chaumont (près de la casse automobile Bazin) sur une surface de 8,5 ha. La capacité de production de gaz sera de 1360 nm³/h, soit l’équivalent de la consommation de 10300 foyers. Il faudra 105 000 t de CIVE et 15000 t d’issus de céréales et de produits de transformation des végétaux pour alimenter le méthaniseur. Le digestat produit pourra être utilisé en agriculture biologique. Des sites de stockage de digestat seront mis en place pour optimiser la chaîne logistique et satisfaire les besoins agronomiques grâce à une meilleure valorisation du digestat localement.

Des CIVE bénéfiques

Antonio Pereira, conseiller en productions végétales à la Chambre d’agriculture de Haute-Marne a présenté les nombreux avantages des CIVE : « on limite l’érosion des sols, la pollution des eaux, l’utilisation d’engrais chimiques, on augmente le stockage du carbone dans le sol, on diminue les adventices et en plus on produit un engrais vert ». Le seigle est l’espèce privilégiée pour les CIVE. Il faut rester modéré, une CIVE ne doit pas représenter plus de 25 % de sa SAU. Antonio Pereira préconise de faire des CIVE d’hiver avec un temps de retour de 4 à 5 ans sur une même parcelle.

Le digestat brut liquide a la même valeur fertilisante azotée que les fientes de volailles. Mais il faut le gérer correctement pour le valoriser au maximum. Le digestat a une meilleure efficacité sur un sol non calcaire et s’il est enfoui immédiatement (ou injecté). De même la pluie aussitôt après l’épandage et la présence de vent sont à éviter. Pour des céréales d’hiver, la meilleure période pour valoriser le digestat sera la sortie d’hiver. En maïs il peut être apporté avant semis, mais en prenant garde à l’évaporation de l’azote. Sur le colza, l’apport peut être réalisé en automne ou en sortie d’hiver.