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Les contributions des agriculteurs à la qualité de l’eau

Gaétan Bouchot, céréalier à Châteauvillain, Cécile Dechaux, référente eau à la Chambre d’agriculture, et Jean-Yves Marin, vice-président de l’agglomération Saint-Dizier Der et Blaise.
Gaétan Bouchot, céréalier à Châteauvillain, Cécile Dechaux, référente eau à la Chambre d’agriculture, et Jean-Yves Marin, vice-président de l’agglomération Saint-Dizier Der et Blaise.

Le 20 novembre la Chambre d’Agriculture de Haute-Marne a organisé une table ronde sur l’eau à l’occasion du festival de la photo de Montier en Der. Les bonnes pratiques des agriculteurs ont été mises en avant.

La Haute-Marne a la particularité d’être à l’amont de trois grands bassins versants : les sources de la Marne, de la Meuse et de la Saône. En conséquence il y a trois Agences de l’Eau sur notre territoire : Seine-Normandie, Rhin-Meuse et Rhône Méditerranée. « Nous avons donc une responsabilité en terme de qualité d’eau puisque nous avons 628 captages d’eau potable sur notre département. Nous travaillons sur deux aspects : la protection de la qualité de l’eau et veiller à donner une eau en quantité suffisante pour tout le monde » indique Cécile Dechaux, référente eau à la Chambre d’Agriculture de la Haute-Marne.

Protection des eaux

Un captage est un site très protégé. Des hydrogéologues déterminent trois zones de protection : un périmètre immédiat, rapproché et éloigné. La mise en place de ces périmètres débouche sur une enquête publique puis un arrêté préfectoral et une déclaration d’utilité publique.

Pratiques vertueuses

Lorsqu’il s’installe sur l’exploitation familiale à Châteauvillain, Gaétan Bouchot décide de se détourner des pratiques de son père. Il s’intéresse à ses sols et constate qu’ils comportaient moins de 1 % de matière organique. « On est dans un secteur a très faibles potentiels de rendements, par exemple la moyenne décennale est de 5 t/ha en blé. Sur certaines parcelles on avait moins de rendements, même en utilisant des engrais. Donc finalement on pollue davantage le sol, sans avantage sur les rendements et avec un impact économique. J’ai donc changé mes pratiques en passant à l’agriculture de conservation des sols qui s’appuie sur trois piliers : le non-labour, le maintien d’une couverture végétale le plus longtemps dans l’année et une rotation très diversifiée en espèces ».

Sensibiliser et expérimenter

Une équipe de la Chambre d’agriculture est spécialisée dans l’animation autour des captages sur les zones sensibles. Le but étant d’échanger avec les agriculteurs et de les inciter, sous l’angle du volontariat, à faire évoluer leurs pratiques. Un dispositif qui porte ses fruits comme l’illustre Cécile Dechaux avec les efforts réalisés sur un captage à Thonnance-lès-Joinville, classé prioritaire par l’Agence de l’Eau. « On a encouragé les agriculteurs à changer l’occupation du sol. Les terres cultivées sont passées progressivement à des prairies. L’herbe est une culture pluri-annuelle vertueuse car il n’y a aucun produit phytosanitaire. Les fertilisants sont très modérés et sont captés immédiatement par la plante présente ». Depuis le passage de 200 ha en herbe en 2018, aucun produit phyto n’est détecté dans le captage.