Les vendanges se sont terminées la semaine dernière chez Henri Hudelet, qui annonce un rendement très correct, malgré des conditions qui étaient pourtant propices aux maladies.
« La météo n’a pas été avec nous jusqu’à deux semaines avant les vendanges. On a eu un très mauvais mois d’août avec du froid et de la pluie, ce qui n’est pas favorable à la vigne car cela développe des maladies, notamment le mildiou et le botrytis (des champignons). Heureusement sur la fin on eu des grosses chaleurs qui ont permis de ralentir l’effet de la pourriture » explique Henri Hudelet. Le viticulteur exploite 4,30 ha de vignes en appellation Champagne à Rizaucourt-Buchey et Argentolles.
« L’effet du mildiou c’est comme craquer une allumette dans un tas de paille, si on l’arrête tout de suite ça va, mais si on se laisse prendre c’est trop tard. Il faut essayer de le prévenir pour réussir à le contenir, encore que ce n’est pas toujours simple comme on l’a vu cette année. Si on loupe un traitement, c’est un de trop, les conséquences peuvent être désastreuses » poursuit Henri Hudelet qui parle d’un effet « coup de feu » du mildiou. « On a que les traitements pour se défendre. Il a fallu intervenir plus que d’habitude, rapidement et efficacement après chaque grosse pluie. Les maladies ont dégradé quelques raisins, mais pas suffisamment pour impacter la quantité. Mais d’autres viticulteurs ont quasiment tout perdu ».
Pas un mauvais millésime
L’exercice est de réussir à vendanger au bon moment. « Il faut attendre d’avoir le bon taux de sucre pour pouvoir vendanger, mais si on attend trop, la pourriture se développe. Il faut trouver le juste équilibre entre l’acidité restante et la sucrosité du raisin » explique le jeune viticulteur.
Chez la famille Hudelet, les vendanges ont commencé lundi 11 septembre avec une équipe de 18 coupeurs en moyenne. Les conditions météo ont été favorables, quasiment sans pluie, mais avec de grosses chaleurs en début de semaine.
Ainsi les horaires de travail ont été avancés d’une heure pendant les six jours de vendanges. « On a travaillé de 7 h à 16 h. Toute l’équipe était très contente et on l’a vu au niveau des rendements, notre personnel était plus efficace » assure Henri Hudelet. « Les vendanges se sont bien passées » déclare le viticulteur, « au final les rendements sont très corrects, on a fait largement notre quota. On n’a pas été en-dessous des 11 400 kg/ha (le rendement commercialisable fixé pour cette année), on a pu compléter et solder notre réserve individuelle. La qualité a été un peu impactée, car il y a eu un peu de botrytis donc il a fallu beaucoup trier les raisins dans la parcelle. Le millésime 2023 ne sera pas exceptionnel, mais il ne sera pas mauvais, en tout cas pour nous ».
