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Le Région en visite à l’école de vannerie pour son inauguration

Une inauguration après une période de treize ans de fermeture du bâtiment.
Une inauguration après une période de treize ans de fermeture du bâtiment.

Le président du Conseil Régional Grand Est Franck Leroy a inauguré l’école nationale d’osiériculture et de vannerie de Fayl-Billot le 10 avril.

A l’occasion d’un déplacement pendant 48 heures en Haute-Marne sur plusieurs thématiques, Franck Leroy en a profité pour inaugurer officiellement l’école nationale d’osiériculture et de vannerie (ENOV) de Fayl-Billot, le 10 avril. Après la présentation de plusieurs pièces de vannerie par Josiane Mouilleron, directrice de l’ENOV, le président de Région a visité les ateliers et échangé avec les stagiaires.

140 ans d’existence

C’est en 1884 que le comice agricole a initié l’idée et la réalisation d’une école spécifique à l’osier à Fayl-Billot. En 1904, le conseil municipal de la commune, soutenu par le ministre de l’Agriculture et député de Langres Léon Mougeot, obtient la création d’une école industrielle et agricole ayant pour but l’amélioration de la culture de l’osier et le développement de la vannerie. Après la première guerre mondiale, l’école se développe et intègre la formation rotinière. « La filière vannerie a souffert de l’arrivée des fibres plastiques et a vu sa population active se restreindre dangereusement jusqu’aux années 2000 où un mouvement ascendant a permis un renouveau dans le travail, mais aussi dans la façon de commercialiser » explique Patrick Domec, maire de Fayl-Billot.

L’ENOV a été fermée pendant treize ans. D’importants travaux de rénovation ont été réalisés pour un investissement de plus de six millions d’euros, financé essentiellement par la Région Grand Est. « Les formations ont quitté l’école en juin 2010 pour revenir en février 2023. Quand on rénove des ateliers de vannerie cela nécessite des adaptations et des particularités qui prennent du temps à mettre en place » explique Audrey Gay, directrice de l’EPLEFPA de Fayl-Billot. Elle rappelle que l’ENOV, qui a une fonction d’accueil de la formation mais aussi d’hébergement des apprenants, a maintenant « de beaux bâtiments et de beaux ateliers pour accueillir les stagiaires dans les meilleures conditions et faire des formations de qualité ».

Aujourd’hui l’ENOV et le CFPPA (Centre de formation professionnel et de promotion agricole) ne font plus qu’un. En plus de la formation aux métiers de la vannerie et de l’osiériculture, sont proposés depuis 2011 une formation en maraichage biologique, ainsi qu’un CAPa jardinier paysagiste depuis 2018. Comme tout établissement agricole, l’ENOV a la particularité de travailler en étroite collaboration avec les professionnels : le comité de développement et de promotion de la vannerie de Haute-Marne, le syndicat des osiériculteurs français, le syndicat des vanniers professionnels français, le groupement des agriculteurs bio de Haute-Marne et la fédération régionale d’agriculture biologique du Grand Est. Tous les ans, l’ENOV accueille l’université d’été de la vannerie début juillet pendant 4 jours, mais aussi des activité autour du paillage et du jardinage bio d’aménagement paysager.

Une image d’excellence

« Le recrutement se fait sur le périmètre national, mais il y a aussi des gens qui viennent des Outre-mer et de l’Europe francophone qui représentent 5 % des stagiaires. Cela montre cette image d’excellence » souligne Fabrice Drouhot, directeur adjoint de la DRAAF Grand Est. Il rappelle que la vannerie est un secteur qui « revêt beaucoup d’intérêt pour les sociétés dans les domaines de l’art, du luxe et de la décoration intérieure. C’est très interessant de pouvoir associer ces process artisanaux ancestraux avec des œuvres d’art ou des réalisations très contemporaines. On a besoin d’une agriculture forte, locale et de qualité. Fayl-Billot en est une jolie illustration ».

Pour Eric Darbot, président de la communauté de communes des Savoir-Faire, « la vannerie est un atout fort pour le territoire, économiquement, mais aussi pour son attractivité ». D’autant plus que l’ENOV est la seule école de formation à la vannerie en France. Si la vannerie est amenée à avoir un développement assez important dans les années qui viennent, la production d’osier est insuffisante en France, avec seulement 80 ha cultivés. Ainsi, la communauté de communes des Savoir-Faire a planté 50 ares d’osiers à la Rose des vents. « C’est une expérimentation destinée à la vannerie de luxe » glisse Eric Darbot.

Métier traditionnel

Pour Franck Leroy, « la vannerie correspond aux aspirations de nombreuses personnes car on travaille sur un matériaux naturel. L’avenir passe aussi par certains de nos métiers les plus traditionnels, par certains de nos savoir faire et certaines de nos richesses naturelles, et incontestablement l’osiériculture et la vannerie en font partie ».

Le président de Région a reçu un panier en osier brut de la part de Josiane Mouilleron. Raymond Decourcelles, représentant la confrérie nationale des Façonneurs du noble osier, lui a ensuite remis la médaille de la confrérie des façonneurs du noble osier et la médaille du centenaire de l’Enov. Honoré d’être élevé au grade de Compagnon, Franck Leroy a déclaré que « la confrérie fait le lien entre l’histoire de la vannerie et son avenir ». Cette confrérie a été créée en 1996 « pour promouvoir et défendre la vannerie française, qui rencontrait alors une période difficile. Depuis nous essayons de faire comprendre que la vannerie est un art qu’il faut cultiver et continuer à cultiver. On ne travaille pas n’importe quel osier et on ne le travaille pas n’importe comment » retrace Raymond Decourcelles qui souligne que les Façonneurs du noble osier est la seule confrérie d’artisanat du Grand Est.