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Des débuts encourageants pour Agri Emploi 52

Caroline Guillaume, directrice de la FDPL, Florent Cressot, président d’Agri Emploi 52 et Lucie Desprez, animatrice d’Agri Emploi 52.
Caroline Guillaume, directrice de la FDPL, Florent Cressot, président d’Agri Emploi 52 et Lucie Desprez, animatrice d’Agri Emploi 52.

Agri Emploi 52 était en assemblée générale le 1er mars à Chaumont. Après un un peu plus d’an d’existence, le groupement d’employeurs affiche de bons résultats avec 12 salariés à temps plein mis à disposition auprès de 38 employeurs.

L’assemblée générale d’Agri Emploi 52 a permis de dresser un premier bilan depuis son lancement en octobre 2022. Le groupement d’employeurs, qui a bénéficié de financements du GIP, de la MSA et de Vauthier-Sepac, envisageait d’embaucher 6 salariés ETP en 2023 et a finalement atteint 7,5 ETP. En 2024 Agri Emploi 52 regroupe 12 salariés ETP, mis à disposition auprès de 38 employeurs.

Agri Emploi 52 a été créé par la FDPL, la FDSEA, les JA, le Service de remplacement et la Chambre d’agriculture, afin de répondre aux besoins de main d’oeuvre dans les structures agricoles. La main d’oeuvre familiale dans les fermes se fait de plus en plus rare. De plus les exploitations ont parfois besoin de seulement quelques heures de salariat. La complexité est donc de trouver des candidats prêts à avoir plusieurs activités dans la même journée, voire même plusieurs employeurs. « Le groupement d’employeurs est là pour tisser le maillage juridique et administratif. La main d’oeuvre est en général le plus compliqué pour un agriculteur, qui doit à la fois être gérant et directeur des ressources humaines en passant par formateur, des tâches pas toujours faciles à appréhender » explique Florent Cressot, président d’Agri Emploi 52.

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Concrètement le groupement d’employeurs recense les besoins en main d’oeuvre, recrute des salariés et les met à disposition des exploitants. « Il faut aussi qu’on forme les gens qui ne sont pas du milieu agricole » précise Lucie Desprez, animatrice d’Agri Emploi 52. Plusieurs personnes ont ainsi été formées au CFA pendant deux mois, avec des stages en fermes, pour apprendre le métier. Des formations prises en charge par Pôle Emploi. « Il y a encore de la demande pour 2024 et pas seulement pour des ouvriers polyvalents » poursuit Lucie Desprez qui annonce qu’un premier poste de secrétaire en ferme est en réflexion sur Joinville.

Lucie Desprez souligne que les agriculteurs doivent aussi être formés : « il faut savoir bien manager et bien accueillir un salarié. La reconnaissance et le bien-être au travail sont essentiels pour donner l’envie au salarié de rester ». Pour Florent Cressot, « le management devient une source indispensable pour l’avenir », précisant qu’Agri Emploi 52 est « un vrai service de ressources humaines, l’agriculteur n’a pas à gérer l’embauche directement. C’est un énorme avantage car la partie administrative prend énormément de temps pour un exploitant ».

« Au vu des besoins, je n’en doute pas, nous devons et nous pouvons réussir. Le collectif paye toujours et pour ces défis nous devons être unis et complémentaires » explique Florent Cressot, qui voit « l’avenir sereinement ». Le président ajoute : « si demain on veut nourrir les gens avec de la production française, il nous faudra de la main d’oeuvre sur les territoires. Si nos productions ne sont pas rémunératrices, on n’arrivera pas à payer nos salariés. On va devoir solliciter nos entreprises, laitières ou autres, pour nous aidés à financer nos salariés. L’État doit aussi contribuer à sa façon et faciliter la réorientation professionnelle de certaines personnes ».

Sophie Jamois, coordinatrice à la Fédération Nationale des Groupements d’Employeurs Agricoles et Ruraux (FNGEAR) a félicité l’équipe d’Agri Emploi 52 : « c’est un groupement d’employeurs qui démarre très bien et qui a plein de potentiel, avec des personnes engagées, vous êtes dans une très bonne démarche ». Sophie Jamois a ensuite présenté les groupements d’employeurs sur le territoire français. L’emploi partagé dans la production agricole représente 3 700 établissements employeurs et 32 600 ETP salariés, soit 11 % de la masse salariale agricole. LA FNGEAR souhaite lever les freins au développement des groupements d’employeurs en travaillant sur le coût du travail, la sécurisation juridique et financière, ainsi que la mutualisation des salariés.