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“On ne fera pas l’impasse sur les réductions de consommation”

En élevage laitier, l’installation d’un pré-refroidisseur sur le tank à lait peut faire économiser 30 à 50 % d’énergie.
En élevage laitier, l’installation d’un pré-refroidisseur sur le tank à lait peut faire économiser 30 à 50 % d’énergie.

Aux prises avec les hausses des prix de l’énergie, les agriculteurs tentent de réduire leurs factures. Certains se tournent ainsi vers les commandes groupées qui permettent de négocier des tarifs avantageux. Comme en Isère, où le service mis en place par la FDSEA a livré quelque 2 millions de litres de GNR et fioul l’année dernière à un tarif inférieur de 0,15 à 0,20 €/litre, selon son responsable, Richard Duvert.

Un contrat d’électricité mutualisé, souscrit il y a quelques années via la Fédération des coopératives laitières, a également permis à la coopérative Vercors lait (Isère) de limiter l’augmentation de ses charges. Avec la construction d’un bâtiment isolé il y a quatre ans et l’installation d’une chaudière à bois déchiqueté, « l’essentiel avait été fait », se félicite le directeur Philippe Guillioud.

Des équipements plus modernes

« Avec une énergie chère, on ne peut pas se permettre d’avoir des équipements non performants », estime Jean-Paul Sauzet, conseiller énergie à la Chambre d’agriculture de l’Isère. Il coordonne un groupe de travail mutualisé des chambres d’agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes qui réfléchit à la mise en place d’initiatives communes.

« Cela passe par le développement d’astuces que l’on connaît depuis longtemps, comme le pré-refroidissement du lait d’un côté et la récupération de la chaleur des tanks à lait de l’autre. Le solaire thermique a aussi beaucoup d’intérêt pour alléger la facture. On envisage également de s’associer à des énergéticiens pour accompagner les projets de construction de bâtiments, d’isolation, de mise en oeuvre des flux chaud et froid ».

Écoconduite et réduction des déplacements

Responsables d’une grande part des consommations, les engins agricoles suscitent aussi une réflexion. Les Cuma (Coopératives d’utilisation du matériel agricole) ont ainsi lancé en 2002 un projet de bancs d’essais des moteurs permettant de faire diagnostiquer son tracteur, afin de réduire sa consommation de carburant et de se faire conseiller sur des techniques de conduite plus économes. Se développent ainsi des pratiques d’écoconduites.

Certains réfléchissent également à changer de pratiques, tel Richard Duvert, également éleveur bovin à Romagnieu (Isère), qui expérimente cette année la technique du semis direct : « Cela me permet de ne faire qu’un seul passage et ainsi d’économiser du carburant ». Autre poste d’économie : les engrais, dont le prix a augmenté de 300 % en un an.