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Le drone au service de l'agriculture de précision

Arnaud Verzeletti développe un projet d'analyses de parcelles viticoles par le biais de l'intelligence artificielle. Photo : DR
Arnaud Verzeletti développe un projet d'analyses de parcelles viticoles par le biais de l'intelligence artificielle. Photo : DR

Arnaud Verzeletti réalise des prestations aériennes par drones. Une partie de son activité se concentre sur l'agriculture de précision : l'épandage, les semis de couverts et prochainement des analyses de parcelles.

Arnaud Verzeletti a été télépilote de drones militaires pendant 20 ans. Il est souvent sollicité par des amis agriculteurs et viticulteurs qui sont intéressés par les bénéfices qu'offrent les drones. 

En mars 2019 il rencontre Dimitri Skoutelas, conseiller viticole à la Chambre d'agriculture de l'Aube, qui lui propose de travailler pour un GIEE viticole. Ce dernier souhaite réduire la pénibilité au travail et accroître ses rendements. Arnaud Verzeletti fait une cartographie de parcelles de vignes afin de dénombrer les pieds manquants.

Grâce à cette technique, les viticulteurs gagnent beaucoup de temps car ils savent exactement où se situent les pieds à remplacer.

De l'épandage très ciblé

La collaboration avec la Chambre d'agriculture de l'Aube se poursuit en 2020 avec de l'épandage sur 8 ha de vignes en forte pente. Le drone traite 3 rangs à la fois à 10 km/h. Un autre essai est réalisé dans deux micro-parcelles dans la Marne, encadré par le Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne.

Un décret interministériel autorise ce type d'essais jusqu'en octobre 2021, l'objectif étant de réduire les accidents de tracteurs ou de chenillards. Les essais sont réalisés dans un cadre très strict : dans des pentes supérieures à 30 % et à une distance minimum de 100 m des habitations.

L'été dernier, une démonstration à été effectuée sur une parcelle auboise en présence de représentants du Ministère de l'Agriculture, de l'Environnement et de la DRAAF. « Tout le monde a été impressionné. En volant à environ 60 cm au-dessus des vignes, le drone fait de l'épandage très ciblé et le vent qu'il génère permet de répandre le produit sur toutes les feuilles », explique Arnaud Verzeletti.

Analyse des dégâts de gibier

Face à la demande grandissante, Arnaud Verzeletti se tourne aussi vers l'estimation de dégâts de gibier, par le biais de l'intelligence artificielle. Même si ses rapports ne sont pas reconnus juridiquement vis-à-vis des experts, ils peuvent être quand même être pris en compte. « C'est ce qui est arrivé chez un client qui avait 4 grandes parcelles touchées par les dégâts de gibier. Sur les 45 ha j'avais relevé 18 ha de pertes alors que l'expert n'en avait relevé que la moitié. A la suite de mon rapport d'autres experts sont venus et ont constaté qu'il y avait effectivement 18 ha. Il faudrait que l'analyse par drone soit certifiée pour les dégâts de gibier, mais ce n'est pas encore le cas », explique le gérant.