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Les biostimulants, de nouvelles alternatives pour les cultures

En Charente Aymeric Molin utilise les phytostérols pour réduire le besoin en eau de ses cultures.
En Charente Aymeric Molin utilise les phytostérols pour réduire le besoin en eau de ses cultures.

Lors des journées de la Lucine organisées par Horsch, deux agriculteurs ont apporté leur témoignage sur des biostimulants qu’ils développent et utilisent sur leur ferme. Ces solutions innovantes peuvent, dans certains cas, remplacer des produits phytosanitaires ou pallier le manque d’eau.

Ingénieur agronome, Bruno Reinhofer est également céréalier dans une exploitation familiale de 8000 ha au sud du Brésil. Il travaille depuis plusieurs années sur la microbiologie de ses sols (à 5% de matières organiques) pour trouver des produits de substitution à la chimie. « Mon objectif est d’optimiser l’utilisation de nouveaux intrants afin de réduire mes coûts de production car les produits sont très chers au Brésil. La loi autorise les agriculteurs à multiplier les bactéries sur leur ferme, mais pas à les vendre » explique-t-il. Ainsi, il s’est tourné vers la multiplication de bactéries pour ensuite les pulvériser dans ses champs.

Cultiver des bactéries

Dans le laboratoire installé sur sa ferme il utilise de la litière forestière pour développer les micro-organismes avec l’appui de scientifiques. Les bactéries sont alimentées en sucre avec de la farine de blé ou de riz, dans un environnement très surveillé (température, pH, oxygénation…).

La qualité des micro-organismes est constamment contrôlée et quand leur nombre est suffisant par rapport au stade d’avancement de la culture ils sont pulvérisés dans les champs. Une trémie de 1500 l a été installée sur le semoir pour une utilisation à 60 l /ha.

Réduire le besoin en eau

Pour faire face à la sécheresse, certains trouvent des nouveaux leviers. Aymeric Molin est agriculteur en Charente sur une exploitation de 860 ha en grandes cultures. Il est également co-fondateur et président d’Elicit Plant, une entreprise de biotechnologie. Créée il y a 5 ans et portée par des agriculteurs et des scientifiques, son but est de réduire le besoin en eau des cultures. Un travail est donc mené sur le stress hydrique.
« A partir d’un certain moment la réserve d’eau utilisable de la plante n’est plus suffisante pour qu’elle s’alimente, on arrive alors au point de flétrissement et au bout de quelques jours le rendement commence à être impacté. L’impact est plus ou moins fort selon le stade de développement où intervient ce manque d’eau. Trois semaines après la floraison est une période extrêmement sensible où le stress hydrique fait particulièrement baisser le rendement de la culture » explique Aymeric Molin.

Elicit Plant utilise les phytostérols, des composés présents naturellement dans les plantes, qui activent la fermeture des pores de l’épiderme de la culture, limitant sa perte d’eau par transpiration. De plus la croissance racinaire est stimulée, ce qui permet de puiser davantage d’eau. Les expérimentation sont menées dans un laboratoire de biologie basé sur la ferme.