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La cancoillotte enfin IGP !

Sur le terrain coexistent de nombreuses manières de fabriquer et d’affiner le metton, ce fromage qui sert à élaborer la cancoillotte.
Sur le terrain coexistent de nombreuses manières de fabriquer et d’affiner le metton, ce fromage qui sert à élaborer la cancoillotte.

La « Cancoillotte », spécialité fromagère d’origine franc-comtoise, est officiellement reconnue en Indication géographique protégée (IGP) depuis le 20 mai 2022 par la Commission européenne, ce qui lui confère une protection à l’échelle européenne. 20 communes haut-marnaise sont concernées.

L’obtention de la reconnaissance européenne pour un signe de qualité tient plus du marathon que du sprint… Un parcours de neuf années pour que la cancoillotte obtienne le précieux sésame de la commission européenne, en validant le 20 mai dernier la dernière étape de la procédure d’enregistrement. Pour porter ce dossier, une association réunissant les différents acteurs de la filière avait été créée en 2013 : l’APC (organisation de promotion de la cancoillotte).

« Il a fallu dans un premier temps rassembler tous les acteurs, les fabricants quelle que soit leur taille, leurs spécificités... », se souvient Michel Daguenet, producteur laitier à Palante et membre du Conseil d’administration de la Chambre d’agriculture de Haute-Saône, en charge de ce dossier.

Valoriser des pratiques vertueuses

L’IGP est liée à un savoir-faire. Elle identifie un produit agricole, brut ou transformé, dont la qualité, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. Au moins une étape parmi la production, la transformation ou l’élaboration de ce produit doit avoir lieu dans l’aire géographique délimitée.

« Un de mes grands motifs de satisfaction, en tant que producteur laitier et responsable professionnel, c’est que nous sommes parvenus à lier le signe de qualité au lait produit sur le territoire de l’IGP, car on aurait très bien pu avoir une zone de production du lait déconnectée de l’aire géographique de l’indication. De plus, nous avons pu valoriser des pratiques locales vertueuses - importante proportion des races locales, qualité du lait, place de l’herbe dans l’alimentation... - sans pour autant créer de nouvelles contraintes aux producteurs », poursuit Michel Daguenet.

Une fête de la Cancoillotte le 2 juillet prochain

La reconnaissance européenne marque donc un tournant pour la cancoillotte, ouvrant des perspectives de meilleure valorisation, et donc de meilleure rétribution des producteurs laitiers. « Là aussi avec l’expérience du Gruyère on sait que l’IGP est un levier pour faire progresser la notoriété, la consommation, et la valorisation, mais c’est un travail de longue haleine », poursuit Michel Daguenet.

En attendant, rendez-vous est donné pour fêter cette nouvelle IGP à la fête de la Cancoillotte, à Loulans (70) le samedi 2 juillet prochain. L’APC en est le premier partenaire et s’est assurée de la participation d’une majorité des fabricants.

Les communes haut-marnaises inscrites dans l’aire géographique

Belmont, Chassigny, Coublanc, Cusey, Enfonvelle, Farincourt, Fresnes sur Apance, Genevrières, Gilley, Grenant, Maâtz, Melay, Neuvelle lès Voisey, Pressigny, Saulles, Savigny, Tornay, Valleroy, Voisey et Voncourt.