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La commercialisation de certains produits bio en difficulté

Aude Cathelat, présidente du GAB 52 aux côtés de Thierry Remy, administrateur et Éric Gruot, administrateur sortant.
Aude Cathelat, présidente du GAB 52 aux côtés de Thierry Remy, administrateur et Éric Gruot, administrateur sortant.

Le Groupement des agrobiologistes de Haute-Marne (GAB 52) a organisé son assemblée générale le 23 mars à Bologne. Certains producteurs sont dans une situation inédite : le marché n’arrive pas à absorber la vague des conversions à cause d’une baisse de la consommation, entrainant le déclassement du blé et du lait.

Les fermes bio sont toujours en progression. Elles étaient plus de 3600 dans le Grand Est en 2020 (8 % des exploitations), soit 210 000 ha (7 % de la SAU). Les Vosges, la Meurthe-et-Moselle et le Bas-Rhin sont les trois départements de la région ayant plus de 10 % de leur SAU en bio. La Haute-Marne comptait 205 fermes bio en 2020, soit 9 % des exploitations (+24 % en un an), ce qui représente 25 000 ha (+22 %), soit 8 % des surfaces du département. Les exploitations sont principalement spécialisées en grandes cultures (111), viennent ensuite les bovins allaitants (34), puis les bovins lait (28) et le maraichage (26).

En 2021 les conversions bio concernaient toujours majoritairement les grandes cultures (20 fermes), suivies par les cultures fourragères (9), le maraichage (2), l’apiculture (2), les bovins lait (1) et l’arboriculture (1).

20 % du blé déclassés…

La météo et la conjoncture ont fortement impacté la campagne 2021. En grandes cultures les rendements sont très hétérogènes, plutôt corrects pour les cultures d’hiver, mais avec une qualité aléatoire, selon la date de récolte. La grosse déception demeure sur les légumes secs. « La production de lentilles a été catastrophique », note Éric Gruot, céréalier à Villers sur Suize. « Les lentilles étaient à maturité lorsqu’il s’est mis à pleuvoir et tout a pourri. Seuls les semis tardifs s’en sont sortis ». Paradoxalement les cultures d’été s’en sortent bien, car elles ont profité d’un été humide.

… et 30 % du lait

La conjoncture laitière est elle aussi très compliquée. Plus de 30 % du lait bio 2021 a été déclassé en conventionnel. « C’est une vraie catastrophe. Très peu de laiteries acceptent de nouveaux producteurs, certaines, via des accords de collecte ont même abandonné des éleveurs qui sont obligés de vendre en conventionnel » se désole Thierry Remy, éleveur laitier à Magneux. Le marché ne peut pas absorber la grosse vague de conversions de 2019 à cause de la baisse de la consommation. Une situation inédite.