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La Haute-Marne bien ancrée au Salon de l’Agriculture

Les fromages haut-marnais étaient en dégustation dans le hall 1.
Les fromages haut-marnais étaient en dégustation dans le hall 1.

Malgré une inauguration chaotique, la 60ème édition a été une réussite pour la Haute-Marne, avec son lot d’animations et de nombreux prix glanés par les producteurs, les éleveurs et le lycée agricole Edgard Pisani.

La visite d’Emmanuel Macron accompagné des forces de l’ordre a perturbé l’inauguration du Saon de l’agriculture. « Ce qui s’est passé est honteux, on ne bloque pas le hall 1 pendant 4 h avec des exposants qui restent dehors. Ce n’est pas leur Salon, on est là pour faire découvrir les produits agricoles » peste Jean-Guillaume Decorse, président des éleveurs et producteurs haut-marnais du salon de l’agriculture, qui reste toutefois satisfait de cette édition 2024. Comme l’année dernière, l’association était présente dans le hall 1 pour faire déguster les fromages haut-marnais et dans le hall 3.

Des concours

Les élevages haut-marnais se sont fait remarquer pendant les concours. Ivoire de Fresnoy, du Gaec de l’Ardennais à Fresnoys en Bassigny, gagne le 1er prix des chevaux de trait Ardennais. Le Gaec de Saint Loup, à Saint Loup sur Aujon, obtient le 1er prix des pratiques agroécologiques prairies et parcours dans la catégorie fauche prioritaire plaine. L’entreprise Vauthier-Sepac à Avrecourt, a reçu le Trophée Bleu Blanc Coeur de la nutrition durable, pour son implication dans la démarche Eco-méthane.

Du côté des Prim’Holsteins, le Gaec de la Coumière à Effincourt a présenté COUM HOLALA qui gagne un 1er prix de section et la meilleure mamelle, COUM PASTA qui termine 3ème et COUM JISA 6ème. La SARL Novalait à Brainville sur Meuse obtient une 3ème place avec NOVASOJUDI et DS MEDLEY, ainsi qu’une 6ème place avec NOVAROLOSE. En race Simmental, ORAISON du Gaec Saint-Hubert à Pierrefontaines se classe 2ème de sa section, et remporte le prix de la meilleure bouchère. RIGOLADE du Gaec du Mont Jardheuil à Beauchemin fait également une 2ème place. POLLY de l’EARL du Coteau à Biesles et 1943 du Gaec de Séville à Ravennefontaines obtiennent une 4ème place.

Les ovins de race Île de France du lycée agricole de Chaumont étaient en compétition. Trois agnelles remportent le 1er prix en viande et un bélier gagne un 2ème prix en laine. Un lot de trois agnelles se classe 4ème en laine et deux autres béliers terminent 5ème et 6ème en viande. Des élèves du lycée participaient au concours de jugement des animaux : Mathieu Goussard termine 1er en Limousine, Clara Japiot 7ème en Charolaise et Mallaury Rivet 83ème en Prim’Holstein. Enfin, Enzo Clerc se classe 38ème aux ovinpiades des jeunes bergers.

Pluie de médailles pour les producteurs. L’Abeille du Vallage à Busson gagne deux médailles d’or pour son miel de fleurs sauvages et son miel de tilleul. Le Muid Montsaugeonnais à Vaux sous Aubigny remporte l’or pour son Pinot noir millésime 2022 et l’argent pour le Pinot noir vieilli en fût de chêne millésime 2022. La Lingone à Rivère les Fossés obtient l’or pour sa Blanche de Langres et l’argent pour la Voutûe caractère. La brasserie de Vauclair à Giey sur Aujon gagne l’argent pour la Choue brune, tout comme la distillerie Georges Decorse à Millières pour son nouveau whisky. Enfin du bronze revient à la fromagerie Germain à Vaux sous Aubigny pour son triple crème et aux Fromagers de Chevillon pour le Chevillon.

Et des animations

A l’occasion de la journée de la Haute-Marne, le 28 février était la journée de la Haute-Marne, la Préfète Régine Pam, Xavier Logerot, directeur de la DDT et Marc Poulot, président de la Chambre d’agriculture, ont rencontré les éleveurs et les producteurs pour les féliciter de leurs performances. Lors de l’inauguration du stand de la Haute-Marne, Marc Poulot rappelle que le partenariat avec le Conseil départemental permet « une mise en avant de l’excellence de l’agriculture et des savoir faire des territoires ». Pour Marc Poulot, l’année 2024 est importante à double titre puisque c’est à la fois la 60ème édition du Salon de l’agriculture, mais aussi les 100 ans des Chambres d’agriculture.

Nicolas Lacroix, président du Conseil départemental, considère le salon de l’agriculture comme « le premier salon de France (...) L’occasion de montrer ce que nous savons faire de mieux en matière d’agriculture. Les producteurs mettent en avant leur savoir-faire, font goûter leurs produits et font découvrir la Haute-Marne. Cette année les éleveurs ont vraiment brillé au salon, dans toutes les races. On a montré que la Haute-Marne est une terre d’élevage ».

Une rencontre sur la filière osiéricole était organisée pour évoquer le partenariat entre la Chambre d’Agriculture, la communauté de communes des Savoir-Faire, le lycée agricole de Fayl-Billot et le Conseil Régional. « On a créé un groupe de travail pour restructurer la filière vannerie car il y a un manque de matières premières et de modernisation. La seule école de vannerie en France est à Fayl-Billot, on a le devoir de faire perdurer la profession » explique Bernard Frison, vice-président de la communauté de communes des Savoir-Faire. La vannerie traditionnelle renaît, et la demande en osier est forte pour son utilisation « environnementale » (maintient des berges, aménagement des giratoires, limitation du ruissellement…). A cela s’ajoute la vannerie de luxe, dont la demande est croissante. « Nous sommes en sous-production d’osier et les maisons de luxe veulent une matière locale et de qualité » souligne Marc Poulot. La communauté de communes des Savoir-Faire a commandé une étude à la Chambre d’agriculture, financée à 50 % par le Conseil Régional. L’objectif de la Chambre consulaire est de recenser sur le territoire l’ensemble des producteurs et des artisans, ainsi que les surfaces de production, et évaluer les besoins à l’avenir. 50 ares vont être implantés à Fayl-Billot, en partenariat avec le lycée agricole. « Nous allons faire des essais de trois variétés car on ne sais pas la qualité qu’on obtiendra. Et les maisons de luxe veulent une qualité irréprochable ». La culture se fera sur bâche pour éviter l’enherbement car « la contrainte de l’osier est la concurrence vis à vis de l’herbe » explique Francis Petitjean, chef d’exploitation au lycée agricole de Fayl-Billot, qui parle d’une culture « couteuse en temps et en main d’oeuvre ».

Des discussions ont également eu lieu pour faire le point sur le nouvel abattoir départemental. Le bâtiment devrait être livré avant l’été et opérationnel début septembre. Pour Marc Poulot, « les éleveurs ont besoin de ce genre d’outil pour développer de la valeur sur le territoire ». Nicolas Lacroix évoque « un outil important pour les filières et les circuits courts ». Selon lui, c’est un outil indispensable pour répondre « aux besoins des consommateurs et des collectivités en viande locale », mais aussi de « trouver des débouchés ». Il parle « d’un abattoir moderne qui respecte le bien être animal » qui pourra servir aussi aux départements voisins.

Plusieurs animations ont rythmé le Salon. L’Agence d’attractivité a apporté une vache rose que les visiteurs pouvaient traire. Cécile Foissey, coach en médiation à la Chambre d’agriculture, a présenté son livre « Vachement coach » qui regroupe les fameuses rubriques de Marguerite, publiées pendant 10 ans dans L’Avenir Agricole. Des dégustations ont été assurées par la Confrérie des Tastes Fromages de Langres et le Caprice des Dieux. Chef cuisinier à Bourbonne les Bains, Maxime Gratté et sa brigade ont investi le stand Grand Est le temps d’un après-midi pour un cook show réalisé avec les produits des producteurs présents. Lors du dernier jours du Salon, c’est la Maison de Courcelles qui a cuisiné des produits locaux, en compagnie des représentants d’Agrilocal 52. Les Trophées nationaux des fournisseurs Agrilocal ont récompensé Plato’Bio à Vaillant (Régie Rurale) dans la catégorie légumes.