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Forêts et Bois de l’Est : un projet de fusion avec Nord Seine 2a

Les dirigeants des deux coopératives estiment avoir des orientations stratégiques et politiques très proches, ainsi que des savoir-faire et des territoires très complémentaires.
Les dirigeants des deux coopératives estiment avoir des orientations stratégiques et politiques très proches, ainsi que des savoir-faire et des territoires très complémentaires.

Forêts et Bois de l’Est était en assemblée générale le 24 février à Colombey-les-Deux-Eglises. La coopérative a racheté la scierie Capibois en Haute-Saône et envisage une fusion avec une importante coopérative forestière du nord de la France.

La coopérative Forêts et Bois de l’Est (FBE) est le principal acteur de la gestion des forêts privées du Nord Est. Répartie sur trois sections (Champagne-Ardenne, Lorraine et Franche-Comté), elle regroupe 6900 adhérents, 92 salariés et plus de 87 000 ha de forêts en gestion (+13 000 ha en dix ans).

Pour la deuxième année consécutive, l’activité progresse fortement avec près de 495 000 m³ de bois vendus, pour un chiffre d’affaires de plus de 29,5 millions d’euros (M€). Un record qui permet d’« assurer le développement de la coopérative et envisager l’avenir avec sérénité » se réjouit Michel Vannesson, président FBE.
« Certains voudraient mettre la forêt sous cloche, interdire les coupes rases, certains la considèrent comme un bien commun alors qu’elle est un bien d’intérêt général », poursuit le président qui souhaite qu’un juste équilibre soit trouvé entre la fonction économique (la production de bois), environnementale (la biodiversité) et sociale (l’accueil du public).

Impact climatique

La crise des scolytes a poussé FBE à développer de nouveaux marchés pour écouler les bois dépérissants. Toutefois l’insecte a fait des dégâts plus modérés en 2022, sauf sur les plateaux jurassiens. L’année a été marquée par une forte sécheresse estivale, avec des dégâts inégaux sur les plantations. « Notre climat change à une telle vitesse qu’il impacte directement et durablement les forêts, les grands incendies de l’été en sont l’illustration, tout comme la répétition des périodes de sécheresse et le développement des pathogènes », déplore Michel Vannesson. En conséquence, le dépérissement des sapins est très important et devrait se poursuivre. Les forêts de hêtre ont extrêmement souffert de ces conditions météorologiques répétées avec des dégâts au peuplement importants. En revanche, les peupliers ont été un peu plus épargnés, à l’inverse des années précédentes.

Assurer les débouchés

Le groupe FBE contribue à structurer la filière bois à travers la coopérative et ses filiales comme la SAS UBC (exploitation forestière et négoce), Sylvo (production et commercialisation de bois énergie et de bois d’œuvre de peuplier) ou encore la scierie Genet à Luxeuil-les-Bains en Haut-Saône, spécialisée dans le sciage de hêtre, chêne et frêne. FBE poursuit son développement externe avec l’acquisition en septembre dernier de la scierie Capibois à Villersexel (70). L’entreprise spécialisée dans le hêtre regroupe 26 salariés, pour un chiffre d’affaires de près de 9 M€ et 14 000 m³ de sciage majoritairement exportés au Maghreb, en Asie et en Europe du sud.

Savoir-faire complémentaires

FBE envisage de fusionner avec la coopérative Nord Seine Forêt 2 a, dont le siège est à Amiens. Cette dernière rayonne sur l’Île-de-France, la Normandie et les Hauts de France et regroupe 38 salariés et 4000 adhérents, soit 86 600 ha de forêts, pour un chiffre d’affaires de 21 M€. Les dirigeants des deux coopératives ont « une vision très proche sur les missions et le fonctionnement d’une coopérative forestière, ainsi que des savoir-faire et des territoires très complémentaires ».