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Fin de la hausse des prix pour le chêne

Les hausses des prix des matériaux dans le domaine de la construction impacte la vente de certaines essences (image d’archives).
Les hausses des prix des matériaux dans le domaine de la construction impacte la vente de certaines essences (image d’archives).

La vente de bois sur pied organisée à Semoutiers le 8 novembre a mis en évidence la fin de l’euphorie en chêne, même si la demande est toujours présente pour les meilleurs lots. Le frêne et le hêtre continuent leurs bonne dynamique, tandis que le marché des résineux plonge.

Les Coopérateurs forestiers de Haute-Marne (CPF 52), le Groupement de productivité et de développement forestier haut-marnais (GROUFOR 52) et le Syndicat des forêts privées de Haute-Marne (FRANSYLVA 52) sont satisfaits de leur vente d’automne. 100 articles étaient proposés aux enchères, regroupant 600 m³ de bois abattus en bord de route et 25 000 m³ de bois sur pied : 4 500 m³ de hêtre, 4 400 m³ de chêne, 2 700 m³ de frêne, 2 000 m³ de résineux et 11 000 m³ de divers feuillus et houppiers.

La salle des fêtes de Semoutiers était pleine pour cette vente qui a duré quatre heures. Une quarantaine d’acheteurs était présent pour environ 500 soumissions. Les articles les plus intéressants ont recueillis une dizaine d’offres. Au final seulement 16 lots sur 100 ont été invendus, majoritairement des peupliers. En effet, si le peuplier a connu une euphorie il y a deux ans, les prix sont désormais à la baisse. Pire, aucun lot de peupliers n’a trouvé preneur. Certains articles se sont même retrouvés sans offre.

Le hêtre continue sur la même dynamique que l’année dernière et se maintient à de très bons prix : de 55 et 70 €/m³. Le frêne suit la même tendance, avec des prix qui remontent légèrement : de 60 à 100 €/m³.

Après des années de hausse, le marché du chêne commence à se calmer avec des achats allant de 100 € à 360 €/m³. « Les prix des très beaux chênes diminuent légèrement et ceux des chênes de qualité et dimension moyennes baissent assez fortement. Nous ne sommes pas surpris, les prix étaient très hauts, ça ne pouvait que redescendre » explique Michaël Léotier, technicien au CPF. La demande est toujours présente pour les beaux chênes, poussée par la tonnellerie. Le plus gros lot de la vente a été acheté par la société meusienne Mangin : 700 m³ de chênes exceptionnels à 155 000 €.

Impact de l’inflation

Mais la demande n’est pas aussi dynamique pour les chênes de qualité inférieure. Certains lots ont été invendus, contrairement à l’année dernière. Ces chênes sont destinés à la construction, un marché qui subit de plein fouet l’inflation. « A cause de la hausse du prix des matériaux, les gens ne construisent plus » observe Michaël Léotier.

Les résineux sont également victimes de la baisse du marché de la construction. Les prix de vente de tous les résineux diminuent : 30 €/m³ pour les pins et de 35 à 40 €/m³ pour les épicéas. Le douglas est en chute libre : entre 60 et 70 €/m³, soit une baisse de prix de 40 %. En fait, le marché des résineux est saturé. Les arbres ont été victimes de la sécheresse et des attaques de scolytes. « On se retrouve avec des bois qu’on est obligé de vendre car ils sont malades, mais il y en tellement que les usines ne peuvent pas suivre. Certains propriétaires ne savent pas où livrer leurs résineux » explique Michaël Léotier. Heureusement les résineux ne concernaient qu’une petite partie de cette vente d’automne.

La prochaine vente de printemps aura lieu au mois de mai.