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Un contexte explosif

Plus de 150 personnes sont venues assister à l’Assemblée Générale du syndicat qui n’avait pas pu se tenir en présentiel l’an dernier.
Plus de 150 personnes sont venues assister à l’Assemblée Générale du syndicat qui n’avait pas pu se tenir en présentiel l’an dernier.

La FDSEA a tenu son Assemblée générale annuelle le 8 avril au lycée agricole Edgar Pisani devant plus de 150 personnes. Les sujets ne manquaient pas : réforme de la PAC, ZNT, plan pollinisateurs, hausse des charges importantes et plus largement les impacts du conflit ukrainien sur l’agriculture. Quatre experts sont venus à tour de rôle décrypter la conjoncture et apporter quelques réponses.

Sébastien RIOTTOT a introduit l’Assemblée Générale du syndicat en remerciant l’ensemble des participants. Il est ensuite revenu sur les principales actions et acquis du syndicat majoritaire (voir page suivante).

Un « réveil » est nécessaire

Pour le Président, un des faits marquants de l’année fut l’adoption de la loi EGALIM. Selon lui, « elle va dans le bon sens, puisque pour la première fois, les calculs de prix doivent prendre en compte les coûts de production. C’est une notion fondamentale que nous exigeons depuis des décennies ». Tout en précisant que « derrière le coût de production se cache aussi la rémunération de l’agriculteur, le coût de la main d’œuvre, les contraintes administratives et environnementales de nos exploitations ».

L’Etat doit prendre ses responsabilités

Avant de donner la parole à Hervé LAPIE, le Président a rappelé que la population de sangliers était encore trop importante et que la forêt n’a pas assez de ressources pour les nourrir, tout en précisant que «  le mal était déjà fait sur les céréales d’hiver et de printemps, notamment celles en précédent maïs, mais aussi sur les semis de pois » mais qu’il « fallait réagir vite pour les semis à venir ». Il a néanmoins précisé que « beaucoup de chasseurs faisaient leur boulot, prélèvent ce qui doit l’être, posent des clôtures et les entretiennent, mais certaines chasses commerciales continuent l’élevage, les tirs sélectifs et baguent plusieurs pattes du même animal !

Le monde de l’élevage ne peut pas se passer d’ensilage, surtout si c’est à cause d’une mauvaise gestion du gibier, alors ma demande est simple, là où il y a des points noirs, là où cela fait des années que ça dure une seule solution.  Il faut vider les massifs concernés, peu importe comment. L’État doit prendre ses responsabilités et ordonner des battues avec des résultats

Analyse du contexte actuel

David Meder, Directeur Terrain EMC2, est venu présenter le contexte. Un des premiers indicateurs de cette actualité particulière est l’explosion des marchés céréaliers. Ces derniers étaient déjà en tension, avec une demande conséquente. La consommation mondiale augmente chaque année (consommation de viande blanche, hausse du niveau de vie dans certains pays…). Le conflit vient donc aggraver la situation. Il précise que le blé n’est pas la seule céréale concernée et, que toutes les céréales se tiennent entre elles, ainsi que les oléagineux. Pour illustrer cette « tension », il précise que pour  la coopérative, l’écart en blé, entre le prix de vente minimum et le maximum dépasse les 240 € / tonne sur la même campagne ! Sur les intrants, toutes les courbes (gaz, fuel, engrais, tourteaux) se ressemblent avec une augmentation conséquente. Il rappelle que le gaz a été un précurseur, avec une période de reprise économique post-covid. La tension sur le prix des engrais existait donc avant la guerre en Ukraine.

Réouvrir les négociations commerciales

Après avoir évoqué le contexte très instable, Frédéric CHAUSSON (SODIAAL) est revenu sur le premier tour des négociations commerciales. Ces dernières ont permis de faire passer des augmentations (estimée en moyenne à +6% soit +40 € / an et par famille) . Néanmoins, il précise que la hausse des coûts de production estimée par la coopérative avant le 1er round a plus que doublé. En effet, avec l’inflation l’entreprise estime désormais devoir couvrir 180 millions d’euros (énergies, emballages, ingrédients…).